Devenu établissement public industriel et commercial au 1er janvier, Port Réunion devenu Grand Port Maritime, lève peu à peu le voile sur les futurs visages qui le composeront.
Stéphane Raison, nommé début 2012 préfigurateur pour procéder à cette transformation statutaire d’envergure, en est pour le moment son président du directoire à titre provisoire. Dans quelques semaines, sa fonction devrait être reconduite avec, autour de lui, une équipe resserrée de deux autres personnes.
La validation de cette équipe est pour l’heure suspendue à la composition d’un conseil de surveillance. Si sa présence au sein du directoire relève de la logique, Gilles Ham-Chou-Chong, ex-directeur de Port Réunion version CCIR, dit s’en remettre « au futur conseil de surveillance », sans autre commentaire. Dans cette période de transition, « je suis salarié de Grand Port Réunion », explique-t-il.
Au sein du conseil de surveillance composé de 16 membres, les représentants des collectivités ont leur place. « Chaque collectivité s’est prononcée sur le nom de son représentant », explique Stéphane Raison. Ainsi, pour la Région, c’est Yolaine Costes qui a été choisie. Cette dernière poursuit ainsi logiquement la fonction qu’elle occupait jusqu’à maintenant au sein du « conseil portuaire » qui se réunissait à trois ou quatre reprises dans l’année.
Henri Hyppolite sera le représentant du Conseil général. Jean-Yves Langenier celui du TCO, l’ancien docker et actuel adjoint, Michel Séraphine, représentera fort logiquement la ville du Port. Cette brochette d’élus sera contre-balancée par la présence de trois représentants des salariés du port. Côté CCIR, les trois élus désignés sont Cyrille Séraphin, Cyrille Rickmounie et Ibrahim Patel. Le panel des 16 est complété par la présence de quatre représentants de l’Etat. Naturellement, le préfet de la Réunion présidera les séances du conseil de surveillance. Daniel Fauvre, directeur de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) occupe également un siège. Enfin, trois personnalités qualifiées seront nommées par l’Etat.
« Le conseil de surveillance est souverain »
Ces désignations croisées prennent du temps car un système de navette prévaut, assure le président du directoire. Ce jeudi soir par exemple, le dernier avis concernant la validation des nominations est attendu de la part de l’intercommunalité de l’Ouest.
Une fois cette étape franchie, il reviendra ainsi au préfet d’en arrêter la composition afin qu’un premier conseil de surveillance puisse se tenir, raisonnablement « courant février », juge Stéphane Raison.
A l’issue de cette première séance d’installation du conseil de surveillance, ses membres devront se prononcer à leur tour sur les noms qui composeront le directoire. « Le conseil de surveillance est souverain », précise Stéphane Raison qui ne manque pas de rappeler que cette période sans doute vécue de l’extérieur comme une période de flottement, « n’a aucunement stoppé l’activité du Grand Port ». Ce n’est donc qu’au second conseil de surveillance que le directoire sera connu.
Si les autres ports métropolitains ont terminé leur transition, le Grand Port Réunion tout comme ceux des autres DOM poursuit sa mutation. Une mutation encore plus délicate à en croire le spécialiste, déjà président du directoire du port de Dunkerque. « Il faut bien voir que nous faisons ici deux réformes en une. Les ports métropolitains ont connu la réforme dite des ports autonomes en 1966. La deuxième est intervenue en 2008 avec les Grands Ports Maritimes. Nous, à la Réunion, nous appliquons d’un coup celle des ports d’intérêt national et celle des Grands Ports en même temps », explique Stéphane Raison. Dans les faits, « on conserve l’outillage public pour éviter les situations de monopole. Ce qui constitue une garantie du prix de passage », ajoute-t-il. Une autre spécificité en somme.