Débâcle, déroute, défaite, débandade… Appelez ça comme vous voulez, mais c’est bien une volée de bois vert que les candidats de Gilbert Annette ont reçue à l’issue des élections départementales.
À l’exception bien entendu, du binôme Gérald Maillot – Yvette Duchemann, qui est l’exception qui confirme la règle.
Niant l’évidence de l’échec de sa stratégie, Gilbert Annette laisse entendre que la déroute de ses candidats ne serait due qu’à un vote sanction de la politique nationale. Trop facile, le raccourci !
C’est bel et bien la stratégie mise en place par le maire de Saint-Denis qui a failli.
L’ancien secrétaire général du parti socialiste local a commis l’erreur de vouloir surfer sur la vague de sa réélection d’il y a moins d’un an, pour porter ses poulains au Palais de La Source. Mal lui en a pris ! C’est bien l’exécrable gestion de cette victoire, qualifiée par certains de miraculeuse à l’époque, qui a conduit les hommes de la mairie dans le mur.
La mise à l’écart évidente de Gérald Maillot, des mesures drastiques visant à faire des économies de bouts de chandelle au détriment des employés municipaux, la mise en place d’une équipe devenue très vite arrogante et suffisante à l’image du 1er adjoint, la multiplication d’affaires depuis quelques mois à la différence du premier mandat, l’accueil pitoyable des administrés dans les services de la mairie, tout ceci pêle-mêle a conduit au rejet de l’ère II de Gilbert Annette.
Dans ces conditions, vouloir thésauriser sur ces fondations pourries ne pouvait que tourner au désastre.
Suppléantes de luxe, devant servir de locomotives, les députées de Gilbert Annette ont servi en fait d’accélérateur d’incendie. Leurs cuisantes défaites dans les cantons 1 et 3 compromettent fortement une réélection désormais compromise aux législatives de 2017.
Ericka Bareigts et Monique Orphé ont joué. Elles ont perdu ! Symboles d’une politique nationale mise en échec, les deux joker de luxe ont grandement handicapé ceux qu’elles devaient booster. Et ça, Gilbert Annette ne l’a pas vu venir non plus.
Dans ce bourbier, où le premier acte aura été la défaite dès le premier tour du couple Naillet-Clain face à Nassimah Dindar, malgré la forte implication du maire lui-même dans la campagne, il n’y a que dans le canton 4 de la Bretagne que les choses ont été limpides.
Découpage nouveau oblige, le président de la Cinor aura été contraint de sortir de son fief de Domenjod-La Bretagne pour aller à la rencontre d’un électorat nouveau, au Moufia notamment. Contrat rempli, puisqu’au terme d’une campagne à contre-courant, où l’action municipale n’aura jamais été mise en avant, Gérard Maillot et Yvette Duchemann ont sorti leur épingle du jeu.
Certains observateurs avisés ne manqueront pas de souligner que sur ce coup Gérald Maillot et son équipe auront été plus fins stratèges que Gilbert Annette lui-même. Avec en ligne de mire le plan échafaudé par le maire du chef-lieu pour placer Ericka Bareigts à la tête de la mairie après une démission anticipée de Gilbert Annette au moment des législatives.
La victoire stratégique de Gérald Maillot apparait comme autant de grains de sable dans ce scénario imaginé par Gilbert Annette.
Tout cela laisse augurer quelques belles pages dans les jours à venir. Le maire de Sin-Dni devra obligatoirement prendre des mesures stratégiques, allant probablement jusqu’à la recomposition de son équipe, s’il veut endiguer la vague qui déferle désormais sur sa ville.
Il va en plus probablement devoir faire face à une montée en puissance du clan de Gérald Maillot au sein du conseil municipal. Le président de la CINOR ne devrait pas tarder à laisser transparaitre ses ambitions municipales et chacun devra alors choisir son camp entre Ericka Bareigts, la « favorite » de Gilbert Annette, à l’aura déclinante depuis sa défaite aux Départementales, et un Gérald Maillot fort des 5 ans qui lui restent à passer à la tête de la CINOR et encore tout auréolé de sa récente victoire…