Les salariés du groupement de défense sanitaire (GDS), qui assure notamment un service d’équarrissage, ont débrayé ce jeudi pour protester contre l’enlisement d’un conflit social qui dure depuis le mois de février.
Ces derniers déplorent une ambiance délétère au sein de l’association, entretenue selon eux par certains membres du conseil d’administration et son président Jérôme Huet. « Il y a un manque de respect des collaborateurs et de la gent féminine « , explique Olivier Esnault, vétérinaire au GDS. Des tentatives de médiation ont bien eu lieu entre les deux parties mais la réponse apportée par le président n’a pas permis de les convaincre jusqu’à maintenant. « Il nous a présenté un plan d’action où le seul point d’intérêt était la mise en place d’une boite à idée! A partir de ce moment nous savions que nous n’étions ni écoutés ni compris », reproche Olivier Esnault.
Mercredi un courrier reçu d’un huissier signifiant au directeur Yann Lavalou sa mise à pied en vue d’un licenciement pour faute grave a poussé ces salariés à dévoiler au grand jour « les mensonges et l’attitude » du président et de certains administrateurs.
Les salariés du GDS Réunion demandent ainsi la réintégration et le maintien du directeur dans ses fonctions, la « non casse » de cet outil au service des éleveurs et un changement du bureau du CA et de présidence.
Les salariés lancent un ultimatum
Du côté du président justement, l’incompréhension règne. « Ces accusations ne tiennent pas la route », affirme Jérôme Huet. Il en veut pour preuve les bons résultats de l’organisation agricole depuis qu’il l’a reprise en main en 2010. « Tout cela n’est qu’un moyen de renverser le conseil », poursuit-il. En revanche, celui-ci a refusé de communiquer sur les motifs de la mise à pied de Yann Lavalou, précisant seulement qu’il avait « donné toute latitude nécessaire au directeur pour travailler mais que cela s’était retourné contre nous« .
Autre preuve de sa bonne foi selon Jérôme Huet, « à l’issue de plusieurs rencontres avec les délégués du personnel, j’ai présenté des excuses pour mon comportement dans le cas où celui-ci aurait blessé des personnes. J’ai même présenté ma démission au CA le 3 mai. Elle a été refusée, les 12 membres à l’unanimité m’ont renouvelé leur confiance ».
Une confiance qu’il n’a pas su regagner auprès des salariés, ces derniers ont désormais lancé un ultimatum. En l’absence de réponses constructives, ils menacent d’entrer en grève dès la semaine prochaine, stoppant ainsi les activités d’équarrissage, et leurs missions auprès des éleveurs.