Les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 sont réunis pendant deux jours à Lough Erne (Irlande du Nord). Ils vont débattre de la situation économique générale dans un contexte de reprise fragmentée, mais également de la situation en Syrie. Le président américain Barack Obama va tenter de convaincre son homologue russe Vladimir Poutine d’amener Bachar al Assad à la table des négociations pour mettre fin à deux années de guerre civile en Syrie.
Environ 8.000 policiers ont été mobilisés pour ce sommet qui se déroule dans un ancien bastion de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). La police attend quelque 2.000 manifestants anti-G8 lundi à Enniskillen, la ville la plus proche du complexe de Lough Erne, un complexe luxueux au bord d’un lac sauvage.
Washington et Moscou, qui cherchent à organiser en juillet une conférence de paix encore très improbable sur la Syrie, ont singulièrement durci le ton au cours des derniers jours.
Les Américains ont dégainé les premiers, [en affirmant que Damas avait utilisé des armes chimiques]urlblank:http://www.zinfos974.com/En-utilisant-des-armes-chimiques-le-regime-syrien-a-franchi-la-ligne-rouge–selon-la-Maison-Blanche_a57978.html?com et qu’en conséquence, ils apporteraient un soutien aux rebelles syriens en leur fournissant des armes pour rééquilibrer les forces sur le terrain.
Une hypothèse que ne peut envisager Moscou. Pour Vladimir Poutine, les rebelles sont autant à blâmer que Damas concernant les violences en Syrie. Le président russe s’est aussi interrogé dimanche, après s’être entretenu avec David Cameron, sur les raisons qui poussent les Occidentaux à vouloir armer des rebelles syriens qui, selon lui, « dévorent les entrailles de leurs semblables » – une allusion à une vidéo circulant sur Internet où l’on voit un combattant rebelle manger ce qui semble être le coeur d’un soldat.
La Russie a également fait part de son désaccord concernant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, proposée par des responsables militaires américains. « Nous avons vu avec l’exemple de la Libye la manière dont une telle zone est mise en place et la façon dont de telles décisions sont appliquées. Nous ne voulons pas la répétition d’un tel scénario en ce qui concerne le conflit en Syrie. Je pense qu’en principe nous ne permettrons pas un tel scénario », a indiqué Alexandre Loukachevitch, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse.
À noter que le président français, François Hollande, devrait présenter à son homologue russe les preuves dont dispose Paris de l’utilisation de gaz sarin par le régime syrien. Des accusations qui, pour le moment, ont laissé Moscou de marbre.