Les émeutes qui se déroulent depuis deux soirs dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis provoquent une colère de plus en plus grande de la population. Le centre social et le cyber case n’ont pas encore été inaugurés qu’ils ont déjà été pillés. La bibliothèque qui est juxtaposée à la mairie annexe a également été saccagée, tout comme les infrastructures : poteaux, armoires électriques et feux de circulation détruits, sans compter les voitures brûlées. « Un drame », pour le maire du chef-lieu, Gilbert Annette, qui s’est déplacé ce matin pour aller à la rencontre de la population chaudronnaise.
Le maire a tenté de nouer un dialogue avec la population mais il a été violemment interpellé par certains. « Moin va casse a ou dan’ Chaudron Gilbert », lui a lancé un habitant. Ces derniers déplore l’absence du maire pendant les émeutes : « Vien ek nou le soir dan’ semin », lance un autre, qui a répondu présent à une réunion improvisée au Centre communal d’actions sociales avec les représentants des associations. « Na tro d’ zétrangers dan Chaudron, ban’ na i commande a nou », ajoute une personne sur un ton exaspéré. La réunion a ensuite coupé court et s’est terminée dans la confusion générale. « Nous voulons des propostions concrètes », ont lancé certaines personnes qui considèrent qu’on leur « manque de respect ».
On « casse l’honneur du Chaudron »
Pour le maire, ces émeutiers, qui arrivent pour la plupart des quartiers environnants, « casse l’honneur du Chaudron ». Selon lui, les deux problèmes majeurs qui plombent le Chaudron sont le chômage et la vie chère. Il accuse le gouvernement de favoriser d’autres régions de France au détriment de notre département où « le chômage explose ». Il interpelle l’Etat face à la diminution, autant en durée qu’en nombre des contrats aidés. « La Réunion est une région sinistrée », insiste-t-il.
Gilbert Annette déplore les méthodes de « certains qui ont allumé la mèche avec des discours enflammés. Il y en a qui ont mal interprété le message », ajoute-t-il. Selon lui, il s’agit « d’inconscience » et « d’irresponsabilité ».
Une marche pacifique était prévue cet après-midi à 17h avec les habitants du Chaudron afin de protester contre les exactions et le pillage d’un quartier, qui est aujourd’hui stigmatisé. Mais suite au recommandation de la préfecture, elle a été annulée.