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Fronde quasi générale des conseillers généraux contre le redécoupage cantonal

Ne touchez pas à mon canton. Les conseillers généraux devaient émettre leur avis ce 12 décembre sur la réforme de redécoupage cantonal applicable au renouvellement de l’assemblée en 2015. L’issue du vote ne faisait aucun doute. 27 conseillers ont voté contre, il n’y a eu aucune abstention. Seuls les élus socialistes ont voté pour, cohérence […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 12 décembre 2013 à 14H48

Ne touchez pas à mon canton. Les conseillers généraux devaient émettre leur avis ce 12 décembre sur la réforme de redécoupage cantonal applicable au renouvellement de l’assemblée en 2015. L’issue du vote ne faisait aucun doute. 27 conseillers ont voté contre, il n’y a eu aucune abstention. Seuls les élus socialistes ont voté pour, cohérence oblige avec le gouvernement qui a chapeauté cette réforme.

L’assemblée plénière extraordinaire de ce jeudi a commencé par un coup d’éclat des « maires ruraux ». Bruno Mamindy-Pajany, Stéphane Fouassin, Olivier Rivière ou encore Bachil Valy ont protesté contre le redécoupage de la carte cantonale. Les élus de ces petites communes, comme ils se décrivent eux-mêmes, ont choisi de marquer le coup en restant debout 20 minutes, couvrant le temps d’intervention du secrétaire général de la Préfecture, Xavier Brunetière.

L’exposé du représentant de l’Etat sur la dose de parité et de meilleure représentativité de la démographie n’a pas convaincu l’assemblée. Preuve que les élus sont touchés dans leur propre fief, quasiment tous ont pris la parole ce matin dans l’hémicycle François Mitterrand.

Rappelons que la moitié des cantons existants à ce jour seront supprimés pour retomber à 25 (au lieu de 49). Cependant, le nombre d’élus restera le même en raison du nouveau mode de scrutin binominal mixte « homme/femme ». La moitié des élus aujourd’hui présents ne verront donc plus le Palais de la Source en 2015. Une certitude qui doit en inquiéter plus d’un.

Si d’aucuns ne contestent le bien-fondé de l’instauration de la parité, les élus sont unanimes sur la menace qui plane sur la « proximité » qui prévaut aujourd’hui entre le conseiller général et sa population.

« Aujourd’hui, nous sommes sur un chemin funéraire qui amènera à la disparition des territoires ruraux et des petites communes. Avec ce redécoupage, le principe de proximité est mis à mal. On va devenir des sans-voix », retient pour sa part Bruno Mamindy-Pajany, premier à s’élancer pour le compte de l’association des maires ruraux. Son collègue de l’Est, Stéphane Fouassin, dénonce comme il fallait s’y attendre un « charcutage électoral ». Le terme reviendra une bonne dizaine de fois en cette matinée.

Plus rare, l’opposition du Conseil général se fait rejoindre par des élus de la majorité. Eric Fruteau s’attèle à décortiquer la configuration d’après réforme sur les cantons de l’Est qu’il connaît bien. L’élu de Saint-André et accessoirement président de la Cirest, insiste sur le fait que le redécoupage va « rajouter de l’incompréhension ». Il n’hésite pas à zoomer jusqu’aux délimitations des bureaux de vote pour démontrer que l’enchevêtrement qui se profile « diminuera la légitimité des élus départementaux ».

 

A ses côtés, Michelle Caniguy (Saint-André) va droit au but en désignant nommément les communes de l’île qui ont visiblement été privilégiées. « Pourquoi, à Saint-André, on n’a pas un canton à 28.000 habitants comme cela a été possible à Saint-Denis, Saint-Joseph ou Saint-Benoît ? », allusion à des communes détenues par des socialistes.

Les élus croient en une retouche de la réforme

Pascale Chéreau-Némazine, élue du canton 3 de Saint-Paul (le plus grand en superficie), reproche au pouvoir de ne pas avoir consulté. Un reproche repris par beaucoup d’autres élus, tous bords confondus. « Je pense que ce qui est fait sans nous est fait contre nous », adresse l’adjointe d’Huguette Bello.

En tant que seul parlementaire de l’hémicycle et qui plus est, à voter la loi, Jean-Jacques Vlody devait ce matin se défendre devant ses collègues. Selon lui, l’objectif d’une « représentativité démographique parfaite ainsi que d’une représentativité paritaire parfaite sont respectées ». « Il fallait commencer par voter la loi pour vous », bondit Daniel Gonthier de Bras-Panon. L’élu met en effet au défi le parlementaire d’appliquer ces voeux de parité à l’hémicycle duquel la réforme a été votée : l’Assemblée nationale.

Après trois heures de discussions acharnées – bizarrement plus âpres que celles qui ont précédé le vote « catastrophique » du budget 2014 mardi dernier – Nassimah Dindar a pris la parole pour synthétiser, elle qui a également voté contre le redécoupage. La présidente a proposé aux élus d’émettre, après ce rejet catégorique de redécoupage, deux avis reprenant les arguments de toutes les tendances politiques émises ce matin en assemblée plénière. Le courrier recevra-t-il un quelconque écho au ministère de l’Intérieur ou au Conseil d’Etat ? Rappelons que le vote d’aujourd’hui n’est que… consultatif.

 

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