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Frère d’un membre du BLR, il témoigne: « 10 ans, c’est trop ! »

« 10 ans, c’est le seul truc qui me reste en tête« … Trois jours après le délibéré, Eric*, ne digère toujours pas. « Mon petit frère, je n’excuse en aucun cas qu’il ait racketté, tabassé, volé. Il mérite de la prison mais pas 10 ans. 10 ans c’est lourd, 10 ans, c’est long« … Eric est de sept […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 17 mars 2014 à 17H24

« 10 ans, c’est le seul truc qui me reste en tête« … Trois jours après le délibéré, Eric*, ne digère toujours pas. « Mon petit frère, je n’excuse en aucun cas qu’il ait racketté, tabassé, volé. Il mérite de la prison mais pas 10 ans. 10 ans c’est lourd, 10 ans, c’est long« …

Eric est de sept ans l’aîné de Jérôme S., 25 ans, considéré comme l’un des meneurs de la bande du BLR (Bas de la Rivière). Jérôme et ses dalons, Yassine A. et Loïc M. ont été condamnés à 10 ans de prison pour vols, violences, extorsion et association de malfaiteurs.

Si Eric souhaite témoigner aujourd’hui, c’est d’une part pour « soutenir mon frère et les autres gars de la bande » (tous condamnés à des peines de prison) mais aussi pour s’élever contre ce jugement à ses yeux trop sévère. Notamment pour son frère et les deux autres meneurs. « Je ne cherche pas à critiquer le rendu de justice. Je m’attendais à ce qu’il prenne 5 à 7 ans de prison. Mais 10 ans, ça fait mal et, c’est trop. C’est un choc pour ma mère, pour toute ma famille« , ajoute Eric.

« Ils n’ont tué personne »

Certains articles de presse l’ont également touché. « On a stigmatisé tout un quartier en diabolisant un groupe de jeunes, estime Eric. J’ai grandi dans le Bas de la Rivière. J’y ai passé une bonne partie de ma vie. C’est un quartier où il fait bon vivre. C’est pas Bobigny ou certains quartiers de Marseille« . Pour lui, les médias ont « exagéré en traitant ce groupe de mafia. Pour moi, cette bande, ce n’était pas une mafia mais un groupe de couillons. Ils ont fait les cons. Mais ils n’ont tué personne« , lâche-t-il.

« On a fait beaucoup d’amalgames entre les faits qui se sont produits au Loft et l’affaire du militaire anglais », regrette également Eric. Car les trois meneurs sont soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire Carl Davies, ce marin anglais retrouvé mort en novembre 2011. Un procès se tiendra d’ailleurs aux Assises. « Mais jusqu’à preuve du contraire, ils sont présumés innocents« , rappelle Eric.

Les membres du BLR, Eric les connaît depuis longtemps. « J’en ai vu grandir plusieurs« , explique-t-il. « Cette bande se connaît depuis des années. Ils ont commencé à fumer des joints ensemble à l’adolescence. Plus qu’une bande, c’est une petite famille qui se suit au fil des années. Ces gamins, ils sont perdus. Ils n’ont pas fait d’études, n’ont pas de formation. Je ne pense même pas qu’il y ait une tête pensante dans le groupe et qu’ils soient suffisamment intelligents pour organiser quoi que ce soit. Ce qui les tue réellement, c’est la toxicomanie. Les cachets, l’artane, leur ont plombé le cerveau…« .

Comme les avocats de la défense lors du procès, Eric réfute donc toute idée d’association de malfaiteurs et de bande organisée. Le BLR ne serait qu’une bande de petits gars qui a sombré dans la violence et la délinquance.

« Des déchets de la société »

Si Eric n’a pas la même trajectoire que son frère, c’est qu’il n’était « pas assez courageux, enfin, si on peut appeler ça du courage« , pour faire des conneries. Et qu’il a eu la force de caractère d’entrer très tôt dans la vie active. « J’ai commencé à travailler quand j’avais 15 ans. Ma famille avait beaucoup de difficultés financières. Il fallait que j’aide ma mère. On était une famille recomposée, avec six enfants« , explique-t-il. Si lui a une femme, un enfant, et un travail qui lui permet de gagner sa vie, son frère et la bande du BLR ont pris une autre trajectoire.

« Mon frère a arrêté très jeune l’école. Pendant un moment, il a eu un boulot de manutentionnaire. Il était même mieux payé que moi ! Mais son contrat s’est arrêté et n’a pas été renouvelé« , se souvient Eric. Vers 16, 17 ans, Jérôme fait ses premières conneries, avec ses copains… Puis les conneries deviennent de plus en plus grosses, de plus en plus violentes. Accusée d’une trentaine d’agressions aux abords du Loft, la bande du BLR est allée trop loin. Et leur attitude durant le procès n’a pas forcément poussé à la clémence des juges.

« Son casier judiciaire a dû jouer, ajoute Eric au sujet de son frère. Il a une dizaine de condamnations pour des faits similaires… Il a 25 ans aujourd’hui. Quand il sortira, tout aura changé… J’ai une fille de un an qu’il n’a jamais vu. Quand il va sortir, elle en aura 11. Et pour Jérôme, comme pour les autres, ça sera difficile de se réinsérer. lls vont se considérer comme des déchets de la société. Que feront-ils ?« .

Désormais, Eric ne pense qu’à une chose : au procès en appel qui devrait se tenir, puisque les avocats des accusés ont déjà prévenu qu’ils feraient vraisemblablement appel. « J’espère qu’il y aura une relecture et que leurs peines seront revues à la baisse« . En attendant, il ira voir Jérôme au parloir. Et espère « le voir libre dans moins de 10 ans« .

*Son prénom a été modifié

 

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