Cela se sait peu à la Réunion, mais Françoise Vergès livre une sorte de combat de la dernière chance à Paris.
Nommée en janvier 2004 par Jacques Chirac -dont les liens avec Paul Verges étaient de notoriété publique- au CPMHE (Comité Pour la Mémoire de l’Esclavage), elle en est devenue la présidente en 2008 par la bonne grâce de Nicolas Sarkozy, qui l’avait entretemps décorée de la Légion d’honneur.
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, « dans le cadre d’une mystérieuse négociation » et « avec l’intervention de Paul Vergès« , elle a obtenu de Nicolas Sarkozy « une prorogation de son mandat qui se terminait normalement le 9 mai 2012, et dont l’expiration a été reportée au plus tard jusqu’au 31 décembre 2012« . Ce qui signifie que le CPMHE n’a officiellement plus de président depuis une quinzaine de jours maintenant.
Il revient au président François Hollande de désigner son successeur. Toute honte bue, Françoise Vergès n’hésite pas à solliciter un nouveau mandat de trois ans, après les 9 ans de présidence qu’elle a déjà exercés, mettant en avant le fait qu’elle « a toujours été de gauche » et comptant sur le fait « qu’elle était fille héritière de la puissante dynastie Vergès, dont le père, Paul, fut proconsul de la Réunion pendant un demi-siècle« .
Cette nouvelle canndidature fait bondir les milieux ultra-marins parisiens qui ont soutenu ouvertement et franchement la candidature de François Hollande à l’élection présidentielle. « Autant dire qu’elle veut être nommée à vie« , s’exclame Daniel Dalin, le puissant président du CollectifDOM, une association qui regroupe les expatriés originaires des Antilles, de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte, dans un courrier au vitriol adressé au président de la République.
Au passage, il qualifie Françoise Vergès d' »autoritaire« , ayant exercé « une véritable dictature de fait, puis officiellement sur le CPMHE, pendant neuf années consécutives« , alors même qu’elle « n’a jamais été capable d’organiser une seule manifestation digne de ce nom« .
Mais ce n’est pas fini. Daniel Dalin poursuit sa charge : « Françoise Vergès est depuis une vingtaine d’années à la recherche d’une sinécure que ses compétences universitaires apparemment, n’ont pu lui assurer, sa seule activité a été de travailler pour elle, de tenter de se construire une réputation de spécialiste de l’esclavage et de manigancer pour obtenir des missions gouvernementales rémunérées et des récompenses« . Voilà Françoise Vergès habillée pour l’hiver…
Pour finir, ce qui semble le plus énerver Daniel Dalin, c’est que Françoise Vergès puisse vouloir se maintenir à la présidence du CPMHE alors même qu’elle « n’a jamais eu le moindre ancêtre esclave ni africain. Elle descend au contraire, en droite ligne d’une puissante famille de planteurs esclavagistes de la Réunion, les Million des Marquets« . « En février 1848« , poursuit le président du CollectifDOM, « les aïeux de l’actuelle présidente du comité pour la mémoire et l’histoire de l’Esclavage possédaient encore, selon un acte officiel, 121 esclaves dont 66 créoles, 12 Malgaches, 39 Mozambiques et 4 Indiens ou Malais« .
Paul Vergès doit certainement regretter l’époque où il était « proconsul de la Réunion« , comme le définit Daniel Dalin, et où il avait la réputation d’être un « faiseur de rois« . Jamais, au temps de sa splendeur, quelqu’un n’aurait osé l’attaquer de la sorte, lui ou quelqu’un de sa famille. Faut croire que le vieux lion ne fait plus peur…