Le président, François Hollande, a repris les commandes hier soir, questionné par Claire Chazal sur TF1. Ferme et décidé, il a répondu longuement aux interrogations sur ses actions, et enfin donné un plan de route : des mesures et un calendrier. A ceux qui lui reprochaient de n’avoir encore rien fait, il a répondu non pas en justifiant la longueur d’un quinquennat mais en fixant une feuille de route pour sortir de la crise actuelle en deux ans.
Et il a égréné sans sourciller les mesures pas forcément populaires pour obtenir des résultats probants – et bénéficier ainsi de trois ans pour construire en fin de quinquennat après avoir passé deux ans à réparer les dégats de la crise à son arrivée. Mesure emblématique de sa fin de campagne, la taxation exceptionelle des plus aisés à 75% sera bien appliquée alors qu’on lui prêtait ces derniers jours l’intention de reculer. Et ni les artistes, ni les sportifs ne seront exemptés.
Il a promis d’impulser une réforme du marché du travail où les salariés seront mieux protégés et les employeurs dotés d’une plus grande souplesse. Les entreprises seront rendues plus compétitives grâce à l’allégement des charges sociales et un financement différent de la Sécurité Sociale. La courbe du chômage, qui a dépassé les 3 millions, sera inversée dans un an grâce aux contrats de génération et aux emplois avenirs, a-t-il promis.
Et sur les 30 milliards que l’Etat doit trouver, 10 milliards seront épargnés sur le fonctionnement du gouvernement – l’éducation, la sécurité et la justice seront les seuls postes à avoir un budget exponentiel. Le reste provenant d’une fiscalité plus exigeante mais plus juste, a-t-il indiqué, annonçant une décote sur les deux tranches les plus modestes.