Celui qui est encore chef de l’Etat pour quelques semaines s’était promis de garder le silence jusqu’au 23 avril, mais le risque de voir un 2ème tour entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélanchon l’ont contraint à sortir du bois bien plus tôt et à s’exprimer dans les colonnes du Monde de mercredi et dans Le Point de demain.
« Cette campagne sent mauvais« , déclare-t-il en privé selon « Le Monde ». Et dans son entretien au « Point », il attaque notamment Jean-Luc Mélenchon, désormais crédité de 18 à 19% dans les sondages, et assène : « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte« .
Parallèlement il ne peut cacher sa préférence pour Emmanuel Macron, dont il évoque la candidature en des termes très favorables. Il rappelle au passage qu’il n’a pas découragé son ministre de l’Economie de créer, au printemps 2016, son propre mouvement politique. Un pari « pour le moins audacieux« , précise-t-il.
L’entourage du chef de l’Etat explique cette prise de position par le fait que François Hollande estime qu’Emmanuel Macron est le seul à Gauche susceptible de barrer la route au Front national et à Marine Le Pen.
Quant à l’ex-frondeur Benoît Hamon, pourtant le candidat officiel du parti socialiste, descendu sous les 10%, François Hollande lui règle son compte en estimant que « la politique a besoin de renouvellement« .
Pas sûr que ce soutien quasi-officiel du président de la République soit apprécié par le camp d’Emmanuel Macron -déjà accusé par François Fillon de vouloir faire du Hollandisme sans le dire- au moment où le leader d' »En Marche ! » accuse un net fléchissement dans les sondages.