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Fondation Abbé Pierre: « 60.000 Réunionnais confrontés à l’habitat indigne »

Ce matin, la Fondation Abbé Pierre a présenté un bilan chiffré de l'état du mal à logement à la Réunion. Un éclairage "régional" qui fait suite à la parution le 1er février dernier du 18e rapport de l'association sur la situation des mal logés en France. Un rapport remis au président de la République, François Hollande, afin de demander des actions "fortes" au gouvernement en matière de lutte contre le mal logement. La Fondation Abbé Pierre a comptabilisé 3,6 millions de Français confrontés à "une problématique aigüe" de mal logement. Une situation qui s'aggrave d'année en année. A la Réunion, on estime que 25.000 foyers, soit 60.000 personnes, sont confrontés à une situation d'habitat indigne.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 22 avril 2013 à 15H52

« La Fondation Abbé Pierre va présenter son bilan sur le mal logement au niveau national et à la Réunion demain (au cours d’une rencontre organisée au Cinépalmes de Sainte-Marie ndlr). 3,6 millions de personnes sont en situation de mal logement en France. On va également présenter notre éclairage régional sur la Réunion que nous avons préparé les derniers mois. Pour cela nous sommes allés à la rencontre de plusieurs acteurs (Bailleurs sociaux, préfecture, Conseil général…) à la Réunion pour collecter des données, ce qui n’a pas été toujours évident« , explique Thierry Hergault, directeur de la Fondation Abbé Pierre à la Réunion.

La Fondation Abbé Pierre s’est basée sur « cinq grandes formes » de mal logement pour établir cet éclairage régional. « Absence de logement, problème d’accès au logement, logement indigne, difficulté à se maintenir dans un logement et mobilité réduite sont les cinq facteurs sur lesquels nous avons travaillé« , poursuit-il. La Fondation estime qu’il existe 270 personnes sans domicile fixe à la Réunion, se basant sur une étude déclarative de 2010 réalisée par l’ORS, mais rappelle la complexité pour obtenir un « chiffre exacte » sur le phénomène. « Neuf fois sur 10, ce sont des hommes âgés de plus de 35 ans confrontés à cette situation d’exclusion depuis plusieurs années. Une tendance qui s’accentue avec celle du public jeune. Au 1er janvier 2012, 2.575 jeunes étaient en situation de logement précaire« , souligne Thierry Hergault. Aujourd’hui à la Réunion, 800 places en hébergement ou logement temporaire sont disponibles, un chiffre stable depuis 2010.

« Un ménage réunionnais à une chance sur quatre d’accéder aux logements sociaux »

Autre phénomène soulevé par la Fondation, la difficulté d’accès au logement. « La demande de logement tourne entre 20 et 25.000. Mais avec un taux de rotation à 9% (capacité à pouvoir changer de logement ndlr) en plus des logements construits par an, on estime qu’un ménage réunionnais à une chance sur quatre d’accéder aux logements sociaux. Une situation qui n’est pas acceptable surtout par rapport à la forte croissance démographique à venir à la Réunion« , rappelle-t-il.

Mais la plus grande bataille à mener reste la politique d’amélioration et de résorption de l’habitat indigne à la Réunion. « Même si la situation s’est améliorée grâce à la RHI (Résorption de l’habitat insalubre). Un logement sur 10 est aujourd’hui touché, soit 60.000 personnes (25.000 logements ndlr ) confrontées à l’habitat indigne« , explique Thierry Hergault. Mais ce dernier tire la sonnette d’alarme. Avec un budget estimé à 40 millions d’euros par an, le Conseil général a pris en charge et mis en place un plan départemental de lutte contre l’habitat indigne. « Mais il faut relancer ce dispositif« , précise-t-il. Thierry Hergault craint que la poursuite de ce plan soit mise à mal par les restrictions budgétaires du Département en 2013.

68 familles expulsées

Sur la difficulté des ménages à se « maintenir » dans leur logement, la Fondation Abbé Pierre rappelle que le nombre d’expulsions par an a augmenté en 2012, avec 68 familles expulsées, un record depuis 2010, en raison d’impayés de loyer. « Les assignations augmentent. En 2012, il y a eu 1.150 assignations, un chiffre qui reste stable par rapport à 2011, mais il faut rester vigilant« , souligne Thierry Hergault.

« C’est une alerte et un coup de gueule que l’on lance« , lâche le directeur de la Fondation Abbé Pierre. « Je m’adresse aux acteurs du logement pour qu’ils trouvent des solutions. L’urgence est là et ce sera pire demain. Pour le moment tout le monde reste de son côté, alors qu’il faut avoir une démarche partenariale. Il faut mettre en place une politique de construction soutenue, durable et adaptée aux capacités réelles des ménages. C’est un impératif pour une amélioration progressive des conditions d’existence« , conclut-il.

 

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