Après 10 jours, c’est une péripétie engagée qui s’est terminée hier. Philippe Régnier, président de l’association La Voix d’Or a bouclé son tour de l’île en fauteuil roulant en arrivant dans la journée de lundi à Saint-Leu.
Rentré chez lui en début de soirée, il a eu la bonne surprise de retrouver dans sa boîte aux lettres la charte du handicap, qu’il a fièrement tendue aux maires de l’île durant ces derniers jours, charte cette fois signée par le 5e adjoint de la ville de Sainte-Rose. Philippe Régnier affirme que « tout le monde » a participé, malgré 3 mairies qui n’ont pas pu la recevoir entre le 9 et le 11 mai. Il déplore avec ironie que ces mairies ne « disposent pas de boîtes aux lettres » et compte bien leur faire parvenir la charte prochainement.
Cette charte qu’il a fait circuler, engage les maires à mettre en place plus de dispositifs, préconisés en fonction des besoins des personnes en situation de handicap, pour qui le quotidien est un véritable « parcours du combattant » selon lui. Mais aussi de simplifier les dossiers de prise en charge qui s’avèrent difficiles à aboutir. Exemple avec Philippe Regnier lui-même, qui a dû recommencer un dossier après son opération il y a 5 ans, car il n’était plus valable.
Avec la signature de cette charte du handicap, le président de La Voix d’Or espère voir des rencontres s’instaurer entre lui et les différents maires de la Réunion, dans l’optique de trouver des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par les personnes handicapées.
Pour aller à la rencontre des équipes d’élus locaux, il a dû en partie payer de sa poche son hébergement même si quelques mairies l’ont aidé, et que la majorité lui a accordé un « accueil fabuleux ». Mais la difficulté évidente qu’il a pu rencontrer lors de son parcours, c’est sans doute « se promener dans les rues de la ville de Saint-Pierre ». Il décrit des « trous dans les trottoirs » ou même « des bornes de parcmètres qui bouchent le passage ».
À 62 ans, il ne travaille pas et malgré une situation financière actuellement difficile, il est extrêmement satisfait de son périple: « Les communes étaient extrêmement attentives à mon message. La fatigue et les problèmes d’argent ne sont pas importants, seul le résultat compte et il est positif » assure-t-il. Il admet que sa situation de santé est aussi la cause de son non-recrutement auprès des employeurs qui ont tendance à « refuser une personne dans sa situation ».
Cependant, il assure être « cent fois mieux » loti ici qu’en métropole. Il préfère la Réunion car elle « montre l’exemple avec son entente interraciale et interreligieuse » qui, à travers cette mobilisation « humaine et médiatique » a soutenu le combat de Philippe « au delà de ses espérances ».