Les plagistes sont priés de rester sur le sable blanc en cette belle journée de mardi. Et pour cause, un courant assez fort est venu leur rappeler une menace plus ordinaire : celle d’être pris dans les vagues.
Sur les deux mâts dressés à côté du poste des maîtres nageurs sauveteurs, seul le drapeau rouge « ordinaire » flotte au vent. Le drapeau du « risque requin » restera lui dans les tiroirs.
Après une semaine d’expérimentation, Eric Pesnel, responsable des plages de la ville de Saint-Paul, rappelle les attendus du dispositif de filets. « Je précise encore une fois qu’il ne s’agit en aucun cas d’un filet anti-requins mais d’un filet qui, si un squale venait le toucher, ferait immerger les bouées. Auquel cas, le signal serait donné immédiatement par les observateurs ».
Un effectif doublé
Justement, à côté des traditionnels MNS, prennent place désormais des « observateurs ». Par définition, « leur tâche est restreinte à la surveillance des eaux ‘autour du filet' », précise-t-il. Ce matin, les quatre observateurs ont quitté plus tôt que prévu le site.
La décision est prise vers 10h : « le dispositif ne sera pas établi à cause du courant », poursuit Eric Pesnel. « On pense à alourdir la charge qui fixe les bouées, afin de créer une plus forte résistance du filet à la houle », complète Sébastien Guiltat, sauveteur.
« En plus des quatre MNS réglementaires à chaque poste, ce sont au minimum trois observateurs qui doivent être présents », quatre quand tout le monde est présent, affirme le responsable des plages. « Le dispositif sera amélioré », juge, optimiste, Eric Pesnel qui entrevoit même la création de sa réplique à Boucan Canot. Non sans poser des questions d’ordre environnemental et technique.
Agrandir le filet existant
« Le fond de Boucan n’est pas sablonneux contrairement à Roches Noires ». D’où un empiètement à prévoir sur du corail. Pas une mince affaire donc et l’aval des autorités environnementales comme la Réserve marine est à obtenir avant tout travaux.
Depuis mardi dernier, la plage des Roches Noires a été rendue aux baigneurs environ un jour sur deux. Devant la relative déception des plagistes quant à la taille de la zone de baignade (environ 50×30 mètres), les petites mains s’activent. « Certains de mes collègues doivent en ce moment même confectionner une autre partie du filet pour pouvoir agrandir l’existant », poursuit le sauveteur.
« Nous sommes dans une phase expérimentale », ajoutera Eric Pesnel. « Ce que font les Sud-Africains ou les Australiens, nous on le découvre aujourd’hui… ».