« Certains contribuables sont venus attendre leur tour depuis 6h30 », nous révèle Pascal Valiamin, de l’Union syndicale SNUI-SUD Trésor Solidaires. Comme nombre d’usagers, les syndicalistes de la CGTR Finances publiques et du SNUI ont donc campé depuis ce matin devant les grilles du Service des impôts aux particuliers pour constater ce qu’ils craignaient tous : une réception du public qui se fait au compte goutte.
Alors q’une dizaine de personnes attend sous le soleil aux grilles du centre, une autre dizaine patiente sous un préau à l’entrée du bâtiment dans la cour du SIP. Ce n’est pas terminé, passé les portes du centre, les usagers doivent encore attendre leur tour, dans le centre cette fois et à l’abri du soleil.
L’exemple de Saint-Pierre n’a pas servi
Le mécontentement monte à quelques reprises lorsque le vigile à l’entrée du site refuse encore aux usagers l’entrée, pourtant ticket numéroté à la main.
Une situation délicate qui n’étonne pas les syndicalistes qui s’attendaient à un tel rush comme cela avait été le cas à Saint-Pierre il y a une quinzaine de jours.
Des agents stressés
Fred Boyer, représentant de la CGTR FP n’en démord pas sur la situation particulière des services fiscaux réunionnais : « la Réunion compte 850 agents des finances pour 850.000 habitants, soit 1 agent pour 1 000 habitants, contre un agent pour 500 hab. en métropole. Dans ces conditions, on ne peut répondre favorablement à toutes les demandes ».
Une situation qui ne date pas d’aujourd’hui, hormis l’ouverture du SIP de Saint-Pierre le mois dernier, les syndicats avaient déjà pu constater des difficultés d’accueil couplées à des problèmes structurels liés à la fusion des deux branches. L’exemple de Saint-Benoît, fusionnée en 2009 déjà, avait donné une idée de ce qui allait arriver ailleurs.
Les syndicalistes regrettent l’impact négatif sur les agents soumis au stress dû au mécontentement du public, parfois obligé d’attendre plus de quatre heures, obligeant à fermer les centres à 9h au lieu de 12h du fait de la trop grande affluence.
Les Réunionnais préfèrent parler à l’agent
Enfin, un autre aspect plus subtil provoque la résignation des agents postés à l’extérieur. L’un d’entre eux parle d’une situation spécifique pour la Réunion : « beaucoup de personnes viennent nous voir car elles ne peuvent faire leur démarche par télédéclaration. C’est comme cela, nous sommes à la Réunion. Les personnes qui ne manient que les espèces préfèrent avoir une discussion directe avec l’agent au comptoir. Et malheureusement, vous le voyez, on ne peut les recevoir convenablement ».
Les syndicalistes s’attendent à d’autres journées difficiles dès la semaine prochaine.