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Figure de la presse réunionnaise et mauricienne: Claude Huc n’est plus

C’est le 16 juillet qu’ont eu lieu à Curepipe à Maurice les obsèques de Claude Huc, décédé la veille. Avec la disparition de Claude Huc c’est une figure de la presse réunionnaise et mauricienne qui s’en est allé. Si les plus jeunes générations ne le connaissent sans doute pas, il a néanmoins accompagné la transformation de la […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 16 juillet 2011 à 21H17
C’est le 16 juillet qu’ont eu lieu à Curepipe à Maurice les obsèques de Claude Huc, décédé la veille.

Avec la disparition de Claude Huc c’est une figure de la presse réunionnaise et mauricienne qui s’en est allé. Si les plus jeunes générations ne le connaissent sans doute pas, il a néanmoins accompagné la transformation de la presse réunionnaise pour ensuite jouer un rôle actif dans le développpement touristique de Maurice où il décida de s’installer à la fin des années 1980, bouclant un itinéraire peu commun..

C’est par l’Ile Maurice que Claude Huc découvre en 1956 dans les Mascareignes, un archipel qu’il ne quittera plus jamais. Il a alors 20 ans et débarque dans l’ile soeur comme coopérant pour prendre un poste d’enseignant au lycée français Labourdonnais. Opportunité et désir de voir plus loin que l’horizon des classes du seul lycée l’amènent assez vite, tout en gardant son poste de professeur, à participer à l’aventure de la station de radio de l’ile Maurice, alors colonie britannique. 
En 1961, il quitte l’ile Maurice pour la Réunion toujours comme professeur. Le département manque alors cruellement d’enseignants pour faire face au développement de la scolarisation. Mais Claude Huc n’abandonne pas pour autant la radio et passe ainsi de la station mauricienne à celle du Barachois, recruté par Jean-Vincent Dolor qui dirige alors la radio. Jean-Vincent Dolor vient juste de quitter la rédaction en chef du du Journal de l’ile pour se consacrer  totalement au développement de la radio. 
Le journal de l’ile, qui appartient  à la famille Cazal, est en plein développement avec René Martin-Daréne qui a succédé à Jean-Vincent Dolor. Il s’agit pour ses responsables de tourner la page de la presse d’avant-guerre qui n’a pas su s’adapter et intégrer les nouveaux moyens technologiques  pour offrir aux Réunionnais un journal moderne et attractif. C’est un quotidien ouvert sur la société réunionnaise et le monde que veulent réaliser ses responsables en suscitant ou en accompagnant des événements, sportifs notamment, ou en développant des pages magazines.
C’est dans ce contexte que l’orientation professionnelle de Claude Huc prend un tournant définitif. Plus question d’enseigner et d’excercer en même  temps comme journaliste occasionnel. Claude Huc abandonne le métier d’enseignant pour le journalisme. Il rentre alors au Journal de l’ile comme permanent pour les pages magazines, mais pas uniquement. D’abord parce que dans une rédaction naissante tout est à faire, mais surtout parce que la grande affaire des décennies 1960-1970 pour eux, c’est le péril que fait courir le Parti Communiste Réunionnais à la Réunion avec sa revendication pour l’autonomie.

Pour les propriétaires du Journal de l’Ile et ses responsables l’autonomie n’est pas l’avenir de La Réunion et le soutenir c’est abuser des Réunionnais. Aussi n’entendent-ils pas laisser le second quotidien de la Réunion,Témoignages, l’organe  du Parti Communiste Réunionnais, développer ses théses sans lui apporter la contradiction et s’y opposer. Pour Fernand Cazal, puis  pour son fils Henry, le Journal de l’Ile doit être un journal moderne certes mais de combat sans concession pour le Parti Communiste, ses dirigeants et sa propagande. 

Dans ce registre là, Claude Huc va également exceller. Il forme avec Martin-Daréne un binôme redoutable étrillant, sous la signature de "Ping" et de "Pong", les dirigeants du parti communiste et leurs alliés, considérés au mieux comme des inconséquents au pire comme des complices dangereux. Les polémiques opposant la rédaction du Journal de l’Ile, qui se veut le porte-parole de la majorité des Réunionnais attachée à la France, aux autonomistes, et principalement aux dirigeants du PCR, sont violentes.
De grand reporter à la rédaction en chef, Claude Huc va ensuite occuper toutes les fonctions au Journal de l’Ile .
 
La retraite venue Claude Huc, qui avait épousé une franco-mauricienne rencontrée à la Réunion, retourne à l’Ile Maurice pour s’établir définitivement en 1986. Il laisse la rédaction en chef du JIR à un franco-mauricien, Jean-Pierre Lenoir.
A Maurice, Claude Huc met alors son savoir-faire, son entregent et son redoutable carnet d’adresses au service de la politique touristique de l’Ile soeur. Naturalisé mauricien, il a d’abord reprisdu service comme chargé de communication auprés de plusieurs ministres, de Gaëtan Duval dont il était l’ami, mais aussi de ministres travaillistes et du MMM. Puis il a créé, du coté de Péreybère où il s’est installé, une agence d’édition spécialisée dans le tourisme pour promouvoir l’image de Maurice. 

La rédaction de Zinfos présente ses condoléances à la famille de Claude Huc.

 

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