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Fêtes du bruit : faites du bruit !

La fête est traditonnellement perçue et définie comme un moment de joie et de partage. Dans un monde d’ultra-personnalisation, chacun saura adapter à sa sauce cette définition mais il faut bien une base pour que tout homo sapiens puisse communiquer avec ses congénères. Admettons donc que, sur cette base, tout être humain est capable de […]

Ecrit par Pascal M. – le mercredi 02 janvier 2013 à 09H17

La fête est traditonnellement perçue et définie comme un moment de joie et de partage.

Dans un monde d’ultra-personnalisation, chacun saura adapter à sa sauce cette définition mais il faut bien une base pour que tout homo sapiens puisse communiquer avec ses congénères.

Admettons donc que, sur cette base, tout être humain est capable de joie et de partage, bien que chacun soit libre de les exprimer, ou pas.

Malgré tout, nous avons cru utile de distinguer une catégorie de personnes : les « fêtards » pour mieux valoriser celles qui exercent avec excellence « l’art de la fête ».

Ces personnes seraient donc l’élite de la joie et du partage.

Mais ce qui était probablement vrai jadis l’est sûrement beaucoup moins aujourd’hui.

Car sous l’impulsion de néo-fêtards, la structure même de la fête a dérivé pour se résumer à la manifestation d’une joie alcoolisée et d’une ivresse sonore.

Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un constat tiré des études réalisées sur le sujet et de l’avis même des fêtards, lorsqu’ils sont interrogés sur la pratique de leur « art ».

D’abord confidentielle, la nouvelle fête a connu un essor sans précédent avec la banalisation des boîtes à bruits bon marché qui transforment n’importe quel quidam en fêtard accompli.

Ces néo-fêtards ont ainsi fait passer l’art de fêter au niveau supérieur, faisant évoluer la fête vers le tout-permis : la fête n’importe quand, n’importe où, n’importe commment…

Nous sommes ainsi passés de la joie musicale à l’ivresse sonore pour aboutir aujourd’hui au coma bruyant.

Symbole d’un modèle de société basé sur la croissance, l’explosion des décibels a été suivie d’une progession graduée du taux d’alcool dans le sang. Entre autres toxines.

Résultat, la fête version XXIe siècle s’apparente à un délire de bruits contre lequel aucune remise en cause n’est tolérée puisque l’on ne s’attaque pas à la sacro-sainte… fête.

Même si elle a été dénaturée. Tandis que les excès s’ancrent avec force dans la tradition, l’essence même de la fête est jetée aux oubliettes : joie et partage.

Aujourd’hui, nous fêtons dans le déni de l’autre, nous instaurons un rapport de force propice au conflit relationnel, nous manifestons à grand bruit tout notre mal-être existentiel dans un véritable capharnaüm où la fête n’est plus qu’un prétexte à la création d’une illusion de défouloir pour nos frustrations.

Pire, la prochaine évolution est déjà en marche : sous l’impulsion des cochons fêtards (ou fêtards cochons, c’est selon) la fête s’agrémente désormais de pollutions diverses et variées, tout à fait matérielles celles-ci. La fête a désormais un impact environnemental.

Une simple question s’impose donc à chacun d’entre nous : tout cela fait-il de nous des fêtards ou plus trivialement des connards ?

 

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