« Nous demandons que la transparence soit faite sur l’utilisation des fonds publics dans un département où la violence intra-familiale est très importante », indique la dizaine d’adhérentes bénévoles de l’association Femmes Solid’Air qui a manifesté devant le Conseil général ce matin malgré une pluie battante.
L’association, composée uniquement de bénévoles, soit une centaine d’adhérentes, ne perçoit depuis trois ans qu’une subvention annuelle de 5400 euros. « De qui se moque t-on ? », demande les porte-paroles de l’association, qui interviennent auprès de 1250 femmes victimes de violences chaque année.
En 2011, six femmes ont été tuées et 1500 femmes ont déposé plainte pour des faits de violences conjugales, « ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg », indiquent-elles. « Pourquoi ne sommes-nous pas invitées aux réunions pour commenter ces chiffres et qu’en est-il de l’évaluation du coût social des violences conjugales pour la société promis en 2006 par la présidente ? », demande Odette Poncet, présidente de Femme Solid’Air.
La politique « d’intentionalité du Conseil général »
Femmes Solid’Air, dont les locaux se situent à Saint-André, se déplace « aux quatre coins de l’île » pour aller soutenir les femmes battues dans leurs démarches. Elle les accueille également et propose des activités.
Les membres de l’association dénonce une politique « d’intentionalité du Conseil général, qui se limite à faire de la prévention et de l’information, sans répondre à l’urgence ».
Une lettre ouverte a été envoyée à la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, afin que la subvention de l’association, « la seule qui se déplace auprès des victimes », soit révisée à « la hauteur des besoins de l’association ». Un appel à la mobilisation est lancé pour ce vendredi 19 avril 2012 à 10h, devant le Conseil général, suite à l’assassinat d’une sexagénaire par son concubin, qui s’est ensuite donné la mort, « ce qui illustre l’échec de la politique du Conseil général en matière de violence conjugale », affirme Odette Poncet.