La planète est confrontée à la « pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », a alerté l’ONU dans une déclaration faite par son secrétaire général adjoint, Stéphane O’Brien, devant le Conseil de sécurité.
Il y a un risque de malnutrition et de famine pour 20 millions d’habitants de trois pays d’Afrique (Somalie, Soudan du Sud, Nigeria) et du Yémen, tous en proie à des conflits armés, a-t-il indiqué.
« Pour éviter une catastrophe », le responsable qui s’est rendu au début du mois sur le terrain a lancé un appel à une mobilisation urgente et a réclamé 4,4 milliards de dollars à la communauté internationale d’ici juillet.
Dans sa déclaration, Stéphane O’Brien a ajouté qu’il était possible de prédire que « beaucoup de gens vont mourir de faim, perdre leurs moyens de subsistance et voir annulés les acquis politiques durement gagnés au cours des dernières années ».
« Des femmes et enfants marchent des semaines à la recherche de nourriture et d’eau »
Il a mis en garde : « Sans des efforts collectifs et coordonnés à l’échelle mondiale, des gens vont tout simplement mourir de faim. Beaucoup d’autres vont souffrir et mourir de maladie. Des enfants vont être retardés (dans leur développement) et manqueront l’école. Des moyens d’existence, des avenirs et des espoirs seront perdus ».
Au Yemen, deux tiers de la population, soit 18,8 millions de personnes, ont besoin d’assistance. Selon l’ONU, le conflit a déjà fait plus de 7.400 morts et 40.000 blessés depuis mars 2015. Si des accords entre les belligérants ont permis d’acheminer d’une aide alimentaire à près de 5 millions de personnes le mois dernier, le secrétaire général a fait savoir que « toutes les parties au conflit refusent arbitrairement un accès durable aux humanitaires et instrumentalisent l’aide à des fins politiques ».
Au Soudan du Sud, alors qu’une guerre civile ravage le pays depuis fin 2013, il a indiqué y avoir vu « la situation pire que jamais » et a accusé les parties du conflit d’être responsables de la famine. Là-bas, ce sont plus de 7,5 millions de personnes qui ont besoin d’aide.
En Somalie, c’est 6,2 millions d’habitants, soit plus la moitié de la population du pays, qui a besoin d’aide et de protection. Parmi eux, 2,9 millions sont menacés par la famine. Autre alerte, l’ONU estime que près d’un million d’enfants de moins de 5 ans souffriront de grave malnutrition cette année. « Des femmes et enfants marchent des semaines à la recherche de nourriture et d’eau », a rapporté le secrétaire général adjoint.
Dans le nord-est du Nigeria, ils sont plus de 10 millions à voir besoin d’une aide humanitaire. Parmi eux, 7,1 millions sont « confrontés à une grave précarité alimentaire ». 672 millions de dollars de contribution avaient été annoncés lors de la Conférence d’Oslo le mois dernier, mais la demande était de 1,5 milliard de dollars.