L’image du lait déversé sur la chaussée a marqué les consciences. La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles a relayé ce matin ses nouvelles inquiétudes bien que le conflit soit terminé.
La première indignation soulevée par Frédéric Vienne, le président de la FDSEA, est de regretter le « préjudice financier subi par les éleveurs laitiers ». Sans justificatifs de livraison prouvant le transfert dans les cuves de la Cilam, les producteurs perdent le bénéfice des aides européennes. Celles-ci sont inscrites dans la politique agricole commune et se caractérisent par un forfait de quelques centimes garantis sur le litre de lait pour chaque éleveur.
Sur les terres de Christopher Cadet, un exploitant de Mont-Vert-les-Hauts (Saint-Pierre), le président du syndicat chiffre la perte à 7.000 euros sur la dizaine de jours sans collecte du breuvage.
Si le bénéfice des aides européennes passe définitivement à la trappe, la FDSEA espère de la coopérative Sicalait qu’elle jouera son rôle d’assureur.
« Je fais confiance à la Sicalait sur ce sujet », adresse Frédéric Vienne. Comme il le signalait la semaine dernière aux médias, Patrick Hoarau, président de la Sicalait, a donné rendez-vous dans les prochains jours pour arrêter, en concertation avec les membres de la coopérative, la hauteur de la garantie financière qui reviendra aux éleveurs lésés.
300.000 litres gâchés
Fort heureusement, le bras de fer entre direction et salariés de la Cilam n’a pas entamé sa troisième semaine. Mais c’est l’image de la Réunion qui en prend un coup, stigmatise le président de la FDSEA. « On s’est permis de jeter du lait sur la voie publique, donnant de nous, dans ce monde en crise économique et envers des pays de la zone dont certains de ses habitants sont malnutris, l’image d’une société réunionnaise d’opulence ».
300.000 litres ont été gâchés de la sorte. « Nous avons pu distribuer 10.000 litres à la population, nous l’avons fait de 7h du matin à 19h (jeudi dernier, ndlr) mais il aurait été impossible de faire mieux », juge-t-il. L’important aujourd’hui est de tout faire pour « que ce genre d’images ne se reproduise plus ».