La loi de finance de 2013 continue de faire des dégâts à La Réunion. A l’heure du paiement de l’impôt sur le revenu, certains contribuables font face à une augmentation considérable de leur impôt. « Le climat est très tendu avec un besoin d’explication et de pédagogie car beaucoup de personnes ont vu leur impôt augmenter sans information préalable« , explique Pascal Valiamin du syndicat Solidaires Finances Publiques.
« Et personne ne s’attendait à une augmentation aussi importante« , poursuit-il. Les exemples sont légions pour illustrer une imposition galopante. Entre la taxation des complémentaires santé, le plafonnement du quotient familial, la fiscalisation des heures supplémentaires, la disparition de la case E (veufs, célibataires et divorcés ayant élevé au moins un enfant) et une fiscalisation de la majoration pour les retraités, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les contribuables.
Un exemple concret donné par le syndicat : une personne seule à la retraite ayant élevé 6 enfants a vu son imposition augmenter de 392% entre 2013 et 2014. Pour un revenu de 24.000 euros annuel, l’imposition passe de 226 à 1.113 euros pour cette année. « Une quadruple peine si l’on ajoute la prochaine taxe d’habitation qui va mécaniquement augmenter« , ajoute-t-il.
Avec la taxe d’habitation et la taxe foncière : « La situation financière sera intenable pour certains »
D’autant que les services des finances publiques ne sont pas aptes matériellement à recevoir l’ensemble des doléances des contribuables, selon le syndicat. « Le contribuable vient prendre des renseignements au centre des impôts, d’où un travail important des collègues (…). Mais il y a une impossibilité des agents à faire face à cet afflux important. Les contribuables viennent massivement dans les services. On ne peut pas faire de cas par cas. Si un étalement de l’impôt est accordé, l’étalement se fait de deux à trois mois. Mais cela reste fortement insuffisant. Il y a trop de monde à recevoir et peu d’agents« , précise Pascal Valiamin.
Une « injustice » de plus si l’on compare la situation du contribuable lambda à celles des entreprises. « Une entreprise avec des soucis de paiement a droit à des étalements de paiements allant de 6 à 10 mois. On demande trois à quatre mois pour les particuliers. C’est une forme d’injustice. D’autant plus que le délai de trois mois, s’il n’est pas respecté donne lieu à des poursuites avec saisie sur compte bancaire et poursuite« , ajoute Magali Billard, secrétaire départementale de Solidaires Finances Publiques.
Avec les hausses d’impôts répétées, le syndicat réclame des emplois supplémentaires pour faire face à l’afflux de contribuables, mais attire également l’attention du gouvernement sur « plusieurs dangers » à venir. « Avec l’affaiblissement du consentement à l’impôt et les agents des finances publiques, au contact quotidien des contribuables et des usagers, vont faire les frais d’une situation tendue et parfois même explosive« , prévient Solidaires Finances Publiques.
La situation ne va pas s’améliorer pour les contribuables dans les prochains mois. D’ici à la fin de l’année, les contribuables devront faire face à la taxe foncière et la taxe d’habitation. « La situation financière sera intenable pour certains », conclut Pascal Valiamin.