Excès d’huile et de riz dans l’alimentation des Réunionnais
L'Insee Réunion publie une étude qui porte sur les comportements alimentaires des Réunionnais. Un comportement qui se caractérise notamment par un excès d’huile et un déficit de fruits et légumes.
Ecrit par zinfos974 – le jeudi 17 décembre 2015 à 11H20
En 2011, les ménages réunionnais consacrent en moyenne 334€ par mois à l’achat de produits alimentaires. L’alimentation pèse plus dans leur budget que pour les ménages métropolitains (18 % contre 16%). À La Réunion comme en France, la part du budget alloué à l’alimentation diminue avec le revenu: de 25% pour les plus modestes (248€ par mois) à 14% pour les plus aisés (soit 485€ par mois).
Les achats alimentaires sont réalisés principalement en grandes surfaces
Les ménages réunionnais achètent 79% de leurs aliments en grandes surfaces. C’est plus qu’en métropole (72%) malgré une implantation deux fois plus faible. Tous les ménages réunionnais achètent en grandes surfaces quel que soit leur revenu. Ils achètent par contre deux fois moins souvent qu’en métropole dans des commerces de détail spécialisés (8,5% contre 15%). Les Réunionnais achètent leurs produits alimentaires autant qu’en métropole sur les marchés (4,7%) où ils vont surtout chercher des légumes et fruits frais.
Les ménages qui autoconsomment doublent leur consommation en produits frais
18% des ménages réunionnais complètent leur alimentation en consommant des aliments qu’ils produisent eux-mêmes ou cueillent. C’est particulièrement le cas des ménages qui disposent d’un jardin. Cette autoconsommation ne se substitue pas aux autres achats. Elle double leur consommation en produits frais: fruits, légumes, lait, fromage, œufs et viande. Valorisée aux prix des achats alimentaires, elle atteint en moyenne 337€ par an et par ménage. L’autoconsommation constitue pour les ménages les plus modestes un complément non négligeable.
Le carry reste très consommé par les ménages les plus modestes
À La Réunion, la consommation alimentaire varie fortement en fonction des niveaux de vie. Les ménages réunionnais les plus modestes ont une alimentation plutôt traditionnelle (carry) caractérisée par une consommation élevée d’huile et de riz et une sous-consommation de fruits et légumes. Ceux aux revenus moyens ont également une alimentation plutôt traditionnelle, mais avec une consommation élevée de produits et boissons sucrés. Quant aux plus aisés, leur comportement alimentaire est de type méditerranéen (légumes, huile d’olive, fruits) bien qu’ils consomment également beaucoup de boissons sucrées.
Une consommation excessive de corps gras
Les Réunionnais achètent plus de matières grasses (huile, beurre, etc.): 31% de plus que les ménages métropolitains. En particulier, la consommation d’huile est deux fois plus élevée, surtout pour les ménages les plus modestes qui consomment 20 litres d’huile par an contre 8 litres chez les ménages métropolitains les plus modestes. Autre spécificité, la consommation de corps gras varie selon le niveau de revenu à La Réunion alors qu’elle est stable en métropole.
La consommation de produits sucrés est sensiblement la même à La Réunion qu’en métropole.
Mais la nature des produits consommés est différente: les ménages réunionnais achètent en moyenne plus de sucre (+15%) et plus de boissons sucrées (+5%) mais moins de produits sucrés élaborés (-2%) que les ménages métropolitains.
Les Réunionnais consomment beaucoup de riz et pas assez de fruits et légumes
Le riz et les légumes secs sont des bases de la cuisine sur l’île: les Réunionnais achètent 65% de plus de céréales, féculents et légumes secs que les ménages de métropole et notamment dix fois plus de riz. C’est encore plus marqué chez les ménages les plus modestes de l’île qui achètent surtout du riz (12 fois plus que la moyenne de métropole). Les ménages réunionnais achètent aussi en moyenne beaucoup moins de fruits que ceux de métropole (-52%) et un peu moins de légumes (-6%). Ils achètent par contre davantage de viande: ils consomment trois fois plus de volaille, plus de porc (+59%) mais moins de bœuf (-61%).
La consommation d’autres protéines d’origine animale est plus réduite: ils consomment ainsi moins de poissons, moins d’œufs et moins de produits laitiers.