Dans Le Point de la semaine dernière, le journaliste Patrick Besson s’était moqué de l’accent d’Eva Joly, d’origine norvégienne. « Zalut la Vranze!« , lui a-t-il notamment fait dire, avant de menacer de « mèdre en examen et égrouer doute intifitu qui sélèfera gontre la falitité du scrudin« .
Rien de bien méchant et pas de quoi casser trois pattes à un canard. Bien moins en tout cas que ce que peuvent dire tous les jours Laurent Gerra ou Nicolas Canteloup sur RTL et Europe 1.
Eva Joly l’a pourtant très mal pris, estimant qu’il s’agissait là d' »une attaque raciste, une forme d’ostracisme« , « symptomatique de l’état de la France« .
Voilà, le gros mot, est lâché. Patrick Besson serait donc un raciste. Quand on est à court d’argument, il est de bon ton aujourd’hui de traiter l’autre de raciste.
Que voulez-vous répondre à ça? Comment démontrer qu’on n’est pas raciste?
Résultat? On en arrive à une banalisation du terme. Comme dans la fable, à force de crier au loup, plus personne ne bougera le jour où il faudra dénoncer de vrais actes racistes.
Qu’y a-t-il de raciste à se moquer de l’accent de quelqu’un?
Ca me rappelle cette discussion que j’avais il y a quelques jours avec un ami juif. Il dénonçait ce politiquement correct qu’on cherche aujourd’hui à imposer à tout le monde. « Si un juif sort une blague sur un arabe, il risque une plainte pour racisme. Si un Français de souche comme on dit en métropole, ose une blague sur un juif, il risque la même sanction. Le seul humour possible aujourd’hui, c’est quand un juif se moque d’un juif ou quand un arabe se moque d’un arabe« .
Vous verrez qu’à ce rythme, on ne pourra bientôt plus parler de riz jaune puisque, par définition, le riz ne peut être que blanc !