La tête de liste d’Europe Ecologie accélère la cadence à trois jours d’un scrutin européen dont on ne sait pas encore quel en sera la participation. En début d’après-midi, cette dernière, accompagnée de militants, a vivement condamné le déversement d’eaux usées au niveau du lagon de Saint-Pierre, à une centaine de mètres à peine des baigneurs.
« Nous avons, à Saint-Pierre, un redoutable exemple du retard pris par la Réunion dans le domaine de l’assainissement avec un collecteur d’égout d’un mètre de diamètre qui déverse directement ses « effluents » dans l’océan (…)« . C’est le constat dressé par les militants qui estiment par ailleurs, qu’il « s’agit là d’un véritable danger au niveau de la santé publique« .
Déjà menacés par le réchauffement climatique, les coraux évoluent donc dans un écart de températures assez étroit. Avec l’infiltration et le ravinement de produits chimiques utilisés par les agriculteurs, et le déversement d’eaux usées dans le lagon, l’avenir ne semble pas s’éclaircir pour le lagon réunionnais.
Un plan Marshall de l’assainissement…
La candidate aux élections européennes souhaitait présenter symboliquement cette « pollution » du lagon à quelques jours du scrutin afin d’alerter la population sur la gestion de l’assainissement des eaux usées. Une gestion que cette dernière estime inexistante suite à la non-utilisation des crédits dédiés dans l’ancienne programmation des fonds européens de 2000 à 2007 : « Aujourd’hui, ces fonds ne sont plus fléchés par l’actuelle programmation européenne et les communes sont mises au banc des accusés et au pied du mur (…). »
Pour Gérard Mamet, ancien professeur de Sciences de la vie et de la terre et désormais militant auprès d’Europe Ecologie, la situation impose une « forme de plan Marshall de l’assainissement » qui permettrait de rattraper les retards dans ce domaine à travers des financements exceptionnels.
Pendant ce temps, les touristes et autres habitués de la plage de Saint-Pierre continuent à apprécier les plaisirs d’une eau… pas forcément très pure…