PSLA pour prêt social location-accession : il faudra s’habituer à ce « jargon de techniciens », comme le concède Joël Personné, directeur de la Semader. Au coeur de la Zac du Collège, à l’Etang-Salé, 17 maisons de type R+1 vont être livrées en novembre 2014 (le terrassement a commencé en juillet dernier). Leur particularité réside dans le montage financier qui sera proposé à leurs futurs occupants.
L’opération est en effet la première du genre à la Réunion. Elle applique le concept de « prêt social location-accession » (PSLA). Dans les faits, il s’adresse aux jeunes ménages actifs aux revenus moyens (2500 euros) mais qui aspirent à devenir propriétaires. Pas une mince affaire lorsque l’on ne fait ni partie des foyers les plus modestes, ni des plus aisés. Les éternels oubliés de la classe moyenne sont d’une certaine manière encouragés, se réjouit le maire Jean-Claude Lacouture.
Le PSLA tient son credo dans une promesse qui a de quoi faire jalouser : devenir propriétaire de sa résidence principale à 1.500 euros « garantis » le mètre carré. Là où les prix du marché de l’immobilier atteignent les 2.600 euros le mètre carré. Une aubaine à saisir, surtout dans un cadre attractif comme celui de la Zac du Collège qui verra sortir de terre des équipements de proximité comme une crèche. Comme son nom l’indique, le logement doit obligatoirement passer par une phase locative d’au moins six ans. Au-delà, le prix de vente du bien demeurera « intéressant », maintient la Semader, puisqu’aucune hausse sur son prix ne sera répercutée, même en cas d’envolée du prix de l’immobilier.
« Construire la ville plutôt que la subir »
Autre point fort, et pas des moindres, le PSLA donne droit à des avantages fiscaux, une TVA réduite sur le prix d’achat et surtout, une exonération de la taxe foncière pendant 25 ans. Enfin, le PSLA permet l’accès à des droits sociaux comme l’APL, et ceci, dès la phase locative.
En 25 ans de présence sur le territoire réunionnais, la Semader reste associée à ses logements vers des « publics très sociaux », concède Joël Personné. « La pose de cette première pierre de logements en PSLA perpétue cet esprit d’innovation de la SEM », assure-t-il. Avec désormais cette nouvelle approche en faveur de ces « foyers aux revenus médians mais qui ne peuvent accéder au marché du libre », complète le maire. Un juste retour des choses pour Jean-Claude Lacouture qui y voit l’opportunité d’inscrire les Palmiers Bleus au sein du plus vaste aménagement de la ZAC. Une façon de « construire la ville plutôt que la subir », ajoute le premier magistrat et également président de… la Semader, depuis 2006.
Un deuxième projet de PSLA est en cours à l’Etang-Salé. D’autres suivront (2014-2015), sur les communes de Saint-Pierre, Saint-Louis, le Port, Saint-Denis ou encore le Tampon. Soit 202 nouveaux logements estampillés PSLA. La machine est en marche.
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Exemples de prix de vente :
134.966 euros pour un T3 de 92m2
172.000 euros pour un T4 de 117m2
192.530 euros pour un T5 de 131m2