La sortie de Pierre Vergès, accompagné de Raymond Lauret, a été très remarquée. Très sollicité par la presse, le vice-président du Conseil régional, a répondu avec le sourire, aux interrogations des journalistes.
Hué par la foule, insulté par des transporteurs ulcérés et pressé de questions, Pierre Vergès a mis deux minutes et trente secondes pour regagner sa voiture de fonction et son chauffeur.
Avant de s’y engouffrer, il a adressé un dernier sourire aux journalistes et leur a dit : “Ecoutez, on vous dit qu’on va revenir pour vous rendre compte, vous continuez. C’est pas bon”.
Questionnée, la presse a informé les transporteurs déjà “chauds” que le vice-président est parti “en référer à ses mandants et qu’il allait revenir”. Il y a bien sûr un plaisantin dans la foule qui a lâché : “Ah ! Il est allé voir papa”.
L’attente a alors commencé. “Mais qu’est-ce qu’il fait ?” Alors que le soleil plongeait derrière l’horizon à l’Ouest, à l’Est, point de retour du fils “prodige”. « Mais, est-ce qu’il va revenir ?”, se demande impatient un transporteur. “Il a dit qu’il allait revenir”.
La sortie d’Ary-Claude Caro, porte-parole de l’intersyndicale, et de Joël Mongin, président de la FNTR, “chauffent” encore un peu plus les professionnels de la route. “Surtout, il ne faut rien lâcher”, crient les transporteurs.
“Il y a des avancées, mais nous vous demandons de respecter tout le monde. Pour être respecté, il faut respecter les autres”, tempère Ary-Claude Caro.
Mais, toujours point de Pierre Vergès. Quand tout à coup un journaliste de RFO a annoncé à ses confrères : “Pierre Vergès est en direct sur nos ondes”. Le vice-président du Conseil régional a alors annoncé qu’il avait obtenu une baisse de cinq centimes d’euro à la pompe pour le sans-plomb et le gasoil.
Quelques instants plus tard, Pierre Vergès a donné la même information sur Freedom, toujours en direct, avant de le faire sur Radio-Festival.
Seulement, l’employée de la Région Réunion a fait le numéro de Fabien Jouanjean, journaliste et éditorialiste de Radio-Festival… présent devant les grilles de la préfecture à cet instant.
“C’est la première fois qu’il appelle notre station pour s’exprimer”, a indiqué Fabien Jouanjean, quelque peu surpris et amusé. “Il se fait sa propre propagande”. A la dernière question de Laura Château : “Allez-vous retourner à la préfecture ?” Pierre Vergès a répondu: “Ce n’est plus nécessaire, nous avons déjà obtenu une baisse des prix”. Et c’est avec une grande amabilité qu’il a souhaité “un bon week-end à tous les Réunionnais”.
La sortie de Pierre Vergès, “une fuite” pour les uns, “une cavale” pour les autres, est sans conteste l’événement de la journée de vendredi.
Un manque de respect et de savoir-vivre qui a été diversement apprécié par les transporteurs en colère, et dans la rue depuis deux jours, et une population réunionnaise prise en otage et en déficit de perspectives économiques et sociales.
Remarquez en terme de perspective, il y a toujours les élections régionales de 2010 ou 2011. Il faudra sans doute s’attendre à des barrages filtrants, des embouteillages monstre et plusieurs heures d’attente devant les bureaux de vote, ce jour-là…