Depuis 2012, la commune de Saint-Paul s’est lancée dans un grand projet de réaménagement et de redynamisation de son territoire, qui concentre près de 60% de l’économie touristique de l’île.
Parmi les différents projets à mettre à l’œuvre, celui d’améliorer « la qualité de vie environnementale et prévenir et traiter l’érosion des plages« . L’objectif : faire reculer les constructions et clôtures en bord de plage, avec pour échéance, fin 2016.
Une bonne nouvelle pour les écologistes mais peut-être plus dure à encaisser pour les restaurateurs installés sur la plage de l’Ermitage, pour l’instant la seule concernée. Ceux-ci devront prendre en charge les travaux pour reconstruire leur restaurant, plusieurs dizaines de mètres plus loin: « C’est vrai que les gens aiment bien être près de l’eau« , déclare Philippe Angaud, patron du K’banon « mais cette loi on la comprend, un jour ou l’autre, la mer avance« .
Victimes des cyclones en été et de la houle en hiver, les restaurants Au K’banon, La Bobine et le Coco Beach ont à plusieurs reprise dû faire face aux dégâts causés par l’océan. Cette loi est aussi, pour eux, l’occasion de se libérer de cette position inconfortable, n’en déplaise aux touristes.
Un projet encore flou
Si le projet ne date pas d’hier, du côté de la mairie, il est encore trop tôt pour communiquer: « Les dossiers sont à l’instruction, on est en consultation« , explique un employé chargé de l’urbanisme. « Déménager des restaurateurs c’est un projet, pour l’instant rien est fait« , poursuit-il. Pourtant les choses semblent bouger du côté de l’Ermitage, « On voit tout le monde s’agiter, on voit les architectes« , confie une serveuse.
« C’est la mairie qui a lancé le calendrier, on le suit comme on peut« , explique Philippe Angaud, qui devra faire valider par la mairie un plan de financement pour le K’banon avant fin 2015. Même chose pour le propriétaire de La Bobine, Laurent Hamon : « On travaille là-dessus, je ne sais pas encore de combien de mètres on va devoir reculer, c’est à la mairie de nous le dire« . Du côté du Coco Beach, les horaires ont été modifiés afin de pouvoir entamer les travaux en parallèle des services, sans déranger les clients…
Un peu plus loin sur la plage, à la Saline les bains, les établissements Le Copacabana et Planch’Alizé ne semblent pas s’inquiéter: « Nous ne sommes pas concernés pour l’instant », explique Lylian Aichele, détendu. « On sait qu’on devra bouger à un moment ou à un autre. Pour l’instant, le parking juste derrière le restaurant vient d’être refait, on ne s’inquiète donc pas plus que ça« , conclut-il.