« Le message du parti est clair : le changement c’est maintenant ou alors c’est la rupture ». Les mots d’Yvan Dejean, secrétaire général du PCR, sont forts et la menace est évidente.
A l’issue d’un Conseil politique extraordinaire qui s’est déroulé ce samedi, en présence de ses 87 membres, le parti de Paul Vergès décide d’avertir solennellement le président de la République François Hollande, que le PCR avait soutenu dès le premier tour de la présidentielle.
« Quand on a appelé à voter pour lui, c’était sur la base d’un contrat. Nous, on a honoré notre contrat. Qu’il remplisse sa part du contrat. On s’est engagé dès les primaires citoyennes« , rappelle Yvan Dejean, qui ajoute que c’est dans les bastions communistes (Le Port, Sainte-Suzanne, Saint-Louis…) que François Hollande a obtenu le plus de voix en 2012.
Le PCR attend un geste de François Hollande
Or pour le PCR, près d’un an et demi après l’accession de leur candidat au pouvoir, le compte n’y est pas. Le parti somme donc François Hollande de tenir les engagements qu’il avait pris avec le PCR, alors qu’il n’était que candidat, à travers une lettre puis lors de sa venue à la Réunion, en avril 2012.
Yvan Dejean cite pèle-mêle le développement de la filière énergétique, l’autonomie alimentaire, la coopération régionale… Mais surtout son engagement en faveur d’un mode de transport sur rail. « Les grands projets ont été abandonnés. Et nous sommes convaincus que la nouvelle route du littoral sera un désastre écologique et financier. Le gouvernement doit donc prendre ses responsabilités« , poursuit Yvan Dejean.
Si menace de rupture il y a, le PCR semble encore disposé à laisser un peu de temps à François Hollande avant de se désolidariser totalement des actions gouvernementales.
« S’il y a rupture, elle se traduira bien entendu pour les élections municipales«
Le PCR fera en effet le bilan des 18 mois de présidence de François Hollande le 20 octobre prochain, à la Halle des manifestations du Port, au cours d’un grand rassemblement, qui sera également l’occasion de présenter aux militants les différents candidats aux élections municipales. C’est donc à cette date que la rupture entre le PCR et Hollande pourrait être définitivement consommée, si aucun geste du gouvernement n’est perçu par le parti.
Une rupture qui aurait inévitablement des conséquences au niveau local, à quelques mois des municipales. Yvan Dejean ne s’en cache pas : « S’il y a rupture, elle se traduira bien entendu pour les élections municipales. Nous sommes cohérents« . Avant de livrer une charge violente contre la fédération locale du PS : « La fédération du PS, qui a fait bande à part lors des élections régionales de 2010, a une très lourde responsabilité dans l’aggravation de la situation économique et sociale à la Réunion. Tous les chantiers engagés sous la mandature de Paul Vergès n’ont pas pu être achevés« , conclut le secrétaire général.