Il y a une semaine déjà, de nombreux curieux s’étaient massés sur le petit pont de la Ravine Saint-Leu pour y scruter les aller-retour d’un petit requin bouledogue d’environ 80 centimètres.
Selon des riverains, le phénomène n’est pas du tout nouveau mais est bien plus exposé médiatiquement depuis les événements tragiques de 2011.
Les spécialistes ne sont pas surpris par ce phénomène. Les requins bouledogues se sédentarisent souvent aux embouchures des ravines et peuvent remonter assez haut dans le lit des ravines. Dans cette eau douce, ils se débarrassent en fait des nombreux parasites se trouvant sur leur peau, tout en se protégeant des prédateurs adultes de leur propre espèce.
Les requins existent dans tous les océans. Certains fréquentent même les mers froides, comme la laimargue du Groenland (Somniosus microcephalus) et la laimargue du Pacifique (S. pacificus). Mais c’est sous les tropiques qu’ils sont les plus diversifiés et les plus abondants.
Quelques espèces, cependant, pénètrent ou vivent en eau douce. Il arrive, par exemple, au requin-bouledogue (Carcharhinus leucas), espèce côtière, de remonter dans les fleuves et de maintenir des populations lacustres comme celles des grands lacs du Nicaragua.
Sur les rives du Gange et de l’Indus, le requin du Gange (Glyphis gangeticus) est couramment pêché dans l’estuaire de la rivière Hooghly.