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En voulant (peut-être) se suicider, il crame son appartement

François, petit bonhomme timide, la cinquantaine, ne prononcera pas trois phrases durant tout son procès. Pourtant il risque gros pour  » destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes « . Effectivement, le 6 septembre dernier au Tampon, il a mis le feu au petit appartement locatif où il habite. Le contexte familial semble y […]

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 21 mai 2015 à 17H36

François, petit bonhomme timide, la cinquantaine, ne prononcera pas trois phrases durant tout son procès. Pourtant il risque gros pour  » destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes « .

Effectivement, le 6 septembre dernier au Tampon, il a mis le feu au petit appartement locatif où il habite. Le contexte familial semble y être pour beaucoup.

Divers membres de sa famille habitent tout près, ce qui est source de fréquents conflits entre eux et ce petit homme souffrant depuis plusieurs années de schizophrénie paranoïde. A savoir, pour faire simple, que la moindre contrariété est vécue par lui comme une agression violente.

Suicide ou pas ?

Sauf qu’à la différence de la majorité des paranos, au lieu de retourner sa vindicte contre des  » agresseurs  » supposés, c’est contre lui-même que se rebelle cet être fragile.

Il a donc voulu se suicider par le feu. Du moins c’est ce qu’il dira dans un premier temps car ses diverses déclarations ultérieures sont d’un flou très peu artistique. Ainsi, à son avocate, Me Lacaille, il avouera avoir avalé une pleine poignée de ses médicaments « sans eau » puis avoir voulu allumer une cigarette. Le reste, il ne s’en souvient guère.

Qui croire ?

Alors que le feu est en train de tout cramer, son frère parvient à l’extirper du brasier. Mais c’est pour, dit-il, voir son frère tenter de se précipiter sous les roues d’une voiture, ce qu’il ne parviendra pas à réaliser.

Interné un premier temps en pavillon psychiatrique à Terre-Rouge, François est ensuite placé en famille d’accueil. Selon la personne chargé de sa curatelle, « cette situation est bien meilleure pour lui car le voisinage avec sa famille est souvent source de conflits ».

Les avis des experts… pour du beurre !

Selon les experts, François avait un discernement altéré au moment des faits. Ce qui veut dire que lorsqu’il affirme, de façon pathétique devant la Cour :  » Je ne veux pas aller en prison « , cela signifie qu’il est conscient de la gravité de son acte et accessible à une sanction pénale mais absolument pas qu’il se rendait compte de ce qu’il faisait lors de la commission des faits.

C’est très exactement le sens du rapport du docteur Denizot. Mais la Cour n’en a pas du tout été convaincue. Si madame le substitut Tamil, montre en main, a requis moins de trente secondes (6 mois avec sursis) en tenant compte de l’état de cet homme, la Cour a mis plus de temps pour se convaincre que les avis des experts ne servaient décidément à rien.

En conséquence de quoi François a été reconnu coupable et a écopé de 4 mois avec sursis.

Pourquoi autant de générosité s’il est coupable ?

Et pourquoi une peine, même infime, s’il ne l’est pas ?

L’opinion générale était, ce matin, que cette malheureuse histoire n’avait rien à faire devant une cour correctionnelle !

Jules Bénard

 

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