L’insertion par les emplois verts, c’est l’ambition de l’association Mieux vivre à Moufia. Depuis le 15 janvier dernier, une vingtaine de jeunes du Moufia, à Saint-Denis, voit une « lueur d’espoir « en se levant chaque matin, explique Luigi, 22 ans, qui bénéficie d’un contrat à durée déterminée de six mois, renouvelable une fois. « Avant j’étais au chômage, explique celui qui vit encore chez ses parents. Sans ce travail, je n’étais rien. Maintenant, je me lève content d’aller au travail. C’est difficile aujourd’hui de s’en sortir, la vie est chère depuis l’euro ».
« Ils manquent de considération d’eux-même »
Débrousailler, élaguer, voilà ce qui remplit désormais leurs journées. Dans deux semaines, ils suivront en parallèle une formation d’ouvrier paysagiste. « Nous voulons mettre l’accent sur la formation, indique Laurent Grosset, président de l’association Mieux vivre au Moufia. Les jeunes se mettent dans le bain du travail en apprenant à respecter les horaraires et à travailler en équipe ». Une manière de valoriser ces jeunes adultes en manque d’estime. « Ils manquent de considération d’eux-même », explique Laurent Grosset, qui espère que ce premier emploi, pour la plupart, soit « un tremplin ».
« Un manque de réactivité de la municipalité »
Mais Laurent Grosset regrette que cette initiative n’émane pas des institutions. « Cela fait longtemps que ce terrain d’un hectare est en friche », témoigne-til. Et à l’annonce par le préfet, pendant les émeutes il y deux semaines, de plusieurs milliers de contrats aidés en attente d’attribution, il dénonce « le manque de réactivité de la municipalité. Pourquoi n’a-t-elle pas mis en place des activités d’insertion pour les jeunes ? », demande le président de l’association citoyenne. « Nos jeunes sont heureux de travailler malgré les émeutes qui ont eu lieu récemment », assure-t-il.
Inciter la population à participer à la vie de quartier
Ce projet d’aménagement d’un site d’un hectare appartenant à la SIDR a bénéficié d’un financement de 200.000 euros, apporté par la Région et l’Etat. Un dispositif qui a aussi pour but d’inciter la population à participer à la vie de quartier. « C’est pour que les habitants du Moufia et de la ville puissent venir pique-niquer sur un lieu agréable. Mais les moyens nous manque », ajoute Laurent Grosset, qui aurait voulu aménager des kiosques. « Il n’y a qu’un seul kiosque », regrette-t-il. En 2013, ce sont plusieurs logements sociaux qui vont être construits face à ce site bientôt embelli par des aménagements naturels, des gardes-corps et des plantes.