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Emergence Réunion : « Un changement de comportement individuel et collectif est inévitable »

Autour de Serge Camatchy, Jacky Grondin et Jean Paul Mardeya, d'Emergence Réunion, dressent le "bulletin de santé" de leur mouvement qui ne se veut pas un "parti politique". Une feuille de route jusqu'à 2014, date des prochaines municipales, qui s'axe sur cinq thèmes: l'éducation, la formation, l'emploi, le logement et l'égalité des chances.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 05 août 2011 à 16H53

 

La rentrée politique arrive à grand pas à la Réunion. Premier à "dégainer", le mouvement et non "parti politique" Emergence Réunion avec à sa tête Serge Camatchy, conseiller régional. Ce matin, autour de Jacky Grondin, conseiller municipal d’opposition aux Avirons, et Jean-Paul Mardeya, candidat aux dernières cantonales, le président d’Emergence Réunion a dressé le bilan de santé du mouvement, mais également présenté la feuille de route jusqu’à 2014 où l’enjeu est ô combien symbolique. Celui des élections municipales, avec en ligne de mire la mairie de Saint-André laissée aux mains de l’opposition en 2008 et menée par Jean-Claude Fruteau.

"Les élections cantonales sont passées et il faut continuer le travail. On ne change pas une équipe qui gagne et nous avons suscité une réaction de fierté au sein de la population", lance Serge Camatchy en introduction. Après avoir consulté ses délégués de circonscription, Emergence Réunion a procédé à l’élaboration de sa feuille de route autour de cinq axes : éducation, formation, emploi, logement et égalité des chances. "Ce sera la rentrée scolaire, sociale et politique et la situation actuelle va entraîner et susciter de grands débats au sein de la population réunionnaise", explique-t-il.

Pour le président d’Emergence, les Réunionnais sont "découragés" et la perspective de 2012 "comme l’année du changement, Emergence n’y croit absolument pas. Le changement doit être radical dans tous les domaines, si on veut réussir dans les 10, 20 ou 30 prochaines années", souligne-t-il.

Donner plus de responsabilités aux Réunionnais

Un changement radical qui doit passer par l’éducation et la formation. "On ne peut pas accepter qu’un marmaille quitte le CM2 sans savoir lire, ni écrire. Soit le système n’est pas adapté et on le corrige, soit l’encadrement et la responsabilité des parents sont en cause ou soit l’enfant a de grosses difficultés, dans ce cas il nécessite un traitement particulier, (…) mais il faut arrêter l’hémorragie car les conséquences pour ces jeunes et la société sont catastrophiques et ingérables", explique Serge Camatchy. Selon lui, il est primordial d’adapter également les filières de formation, soit en supprimant celles qui n’ont aucun débouché ou en valorisant celles qui ont de l’avenir. "40 nouvelles filières seront mises en place prochainement dans les domaines des NTIC, Tourisme, Energies renouvelables…", ajoute-t-il.

Education, formation et emploi sont étroitement liés. Pour Emergence Reunion, la situation à la Réunion est "dramatique" et la politique de préférence régionale est remise sur le tapis. "Le moment est venu de donner de plus en plus de responsabilités aux Réunionnais, pour qu’ils ne deviennent non pas des spectateurs mais des acteurs de l’aménagement et du développement de leur territoire, avance Serge Camatchy, il faut que les locaux participent au rayonnement de leur région". Pour lui, les révélations récentes et autres communiqués dans la presse traitant de travailleurs étrangers employés sur des chantiers à la Réunion, comme la centrale thermique du Port, ne datent pas d’hier. "Cela existe depuis des années, on fait juste chauffer la marmite jusqu’à l’année prochaine à la veille d’élections".

Le PCR dans le viseur

"Si le PCR trouve que c’est une situation intolérable, insolente vis à vis des travailleurs réunionnais, on peut se poser la question : Qu’est-ce qu’ils ont fait pendant toutes ces années alors qu’ils étaient au pouvoir ?". Pas de doute, les échéances sénatoriales approchent à grand pas et les municipales sont dans le viseur d’Emergence Réunion.

Concernant la politique du logement, Serge Camatchy est très critique sur la cohérence entre le discours, la volonté politique et la réalité des faits. "Après la visite du secrétaire d’Etat Benoîst Apparu tout le monde a fait sa petite analyse. Il faut qu’on arrête de pleurer sur la LBU (Ligne budgétaire unique) quand on est incapable d’utiliser les crédits dans leurs totalités", rappelle-t-il. Une forme d’hommage appuyé à Huguette Bello ? Il y a deux semaines, la députée-maire de Saint-Paul critiquait la venue du secrétaire d’Etat et la baisse de la LBU dont les communes faisaient les frais, sans pouvoir livrer la totalité de leurs programmes de logements sociaux. Une solution est évoquée pour refaire partir la machine économique réunionnaise, la mise en chantier de 8.000 à 10.000 logements qui pourrait créer environ 16.000 emplois. Mais pour cerner au mieux les demandes de logements, environ 30.000, "il est impératif de réaliser une photographie des besoins en matière de type de logement".

Dernier axe évoqué par Serge Camatchy, l’égalité des chances. Concrètement elle n’a "pas de couleur de peau, de religion, de culture où politique et doit se traduire par des actes et non des paroles", explique-t-il. Pour Emergence, cette égalité passe par le "respect" de la personne. "Quand on a travaillé pendant trois ans et qu’on vous dit de partir après une élection car il y a eu un changement de majorité, c’est de la discrimination. A la Région, nous n’avons pas fait cela, nous n’avons pas licencié de personne alors qu’il y a eu un changement de majorité. Les seules personnes qui ont été remerciées étaient en CDD et travaillaient pour la SR21 ou la MCUR", lance-t-il.

Toutes ces mesures prônées par Emergence Réunion non qu’un but, "le comportement individuel ou collectif doit changer, c’est inévitable pour remettre la Réunion sur la voie du développement et redonner confiance à sa population", conclut Serge Camatchy.

 

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