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Élections à la CMA : « Bernard Picardo a travaillé pour lui et pas pour les artisans » (J-F Maillot)

À quelques jours des élections à la Chambre de métiers et de l’artisanat, Jean-François Maillot, a dévoilé son programme. En cas de succès, le responsable du Collectif des syndicats et des associations professionnelles (CSAPR), qui souhaite mettre fin au monopole du RSI, compte revoir en profondeur le fonctionnement de la chambre consulaire, pas assez proche des artisans au quotidien selon lui. Entretien :

Ecrit par SI – le lundi 10 octobre 2016 à 11H54

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Jean-François Maillot, membre fondateur du Collectif des syndicats et des associations professionnelles (CSAPR). Le collectif, créé il y a trois ans milite aujourd’hui dans un premier temps contre le monopole du RSI mais aussi d’une façon plus générale contre les problèmes que rencontrent les artisans.  À travers notre collectif, on a quand même pu sauver plus de 2 000 entreprises depuis 2006… 

Comment votre collectif a-t-il pu sauver plus de 2 000 entreprises ?

Aujourd’hui, le RSI, devenu un cauchemar pour les entreprises, continue à envoyer des mises en demeure. Il y a des artisans qui me disent qu’ils n’osent plus ouvrir leurs boîtes aux lettres le vendredi ! Il y a un problème ! Aujourd’hui, les entreprises sont créatrices d’emplois et ce n’est pas normal qu’elles soient asphyxiées de la sorte par cet organisme qui légalement n’a même pas le droit de nous envoyer un appel à cotisations…

Notre collectif a porté à la connaissance de nombreux chefs d’entreprise cette directive européenne, qui permet de mettre en place une procédure pour faire opposition à ces mises en demeure. Auparavant, de nombreuses entreprises ont dû mettre la clé sous la porte car elles ne répondaient pas à ces avertissements.

Avec cette directive, chaque artisan, chaque indépendant, a la possibilité de s’assurer pour la partie maladie, prévoyance et retraite chez un assureur européen. Et la différence par rapport au RSI, c’est que ces artisans ne sont pas taxés sur leurs bénéfices mais sur leur âge. Dans mon cas, cela m’a permis de voir mes cotisations être divisées par quatre, me permettant de créer un emploi supplémentaire et d’investir dans mon entreprise.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous présenter à ces élections ?

Tout simplement parce que la CMA doit être au service des artisans. Vous avez, aujourd’hui le président de la Chambre de métiers, Bernard Picardo, est aussi vice-président du RSI. On voit bien que le RSI ne fonctionnera jamais. Ces personnes qui font partie du RSI ne peuvent pas être du côté des artisans. Ce qui m’a motivé justement à me présenter, c’est bien sûr le problème du RSI mais également le fonctionnement actuel de la Chambre de métiers. De nombreuses personnes ne la connaissent pas ainsi que son président. Nous, nous serons élus à la CMA pour accompagner les chefs d’entreprise, pour que la directive européenne soit appliquée à La Réunion. Je pense qu’aujourd’hui, le rôle de la Chambre de métiers est de partir chez les artisans et non pas l’inverse.
 
Que retenez-vous du bilan de Bernard Picardo ?

Si effectivement il a travaillé, il a travaillé pour lui et pas pour les artisans…En plus d’être président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, vice-président du RSI, il est également conseiller régional. Nous avons beaucoup de remontées des artisans qui ne connaissent pas le président de la CMA car il n’est pas sur le terrain, en dehors de la campagne d’apprentissage.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

Première grande mesure, nous insisterons sur cette directive européenne qui n’est pas appliquée, voire qui est une dérogation pour La Réunion. Nous mettrons également en place 24 conseillers spécialisés dans l’artisanat sur les 24 communes qui auront pour rôle quotidiennement de rencontrer des chefs d’entreprise pour recenser leurs problèmes, les faire accéder à des marchés publics et de leur proposer ce qu’il y a à la Chambre de métiers.

Autre point, la création d’une cellule composée d’avocats et de juristes, pour alerter au moment M les artisans des nouvelles règlementations. De nombreuses taxes passent et on ne sait pas pourquoi : c’est aussi le rôle de la Chambre de métiers d’informer sur ces taxations et des nouvelles réglementations, chose qu’elle ne fait pas aujourd’hui. En point 4, il y a un rejet des banques, frileuses à l’idée de devoir accorder des prêts et ce quel que soit le montant. Il existe à travers une banque à La Réunion, la BFM, dédiée uniquement aux fonctionnaires. On a déjà eu une rencontre avec deux banques de la place pour créer une BMA, une banque mutualiste des artisans. Cette dernière permettra de simplifier les démarches administratives ainsi que les prêts à l’attention des artisans. On ramène nos fonds à nous, on ne veut pas de subventions.

Enfin, il y a le pôle communication de la CMA à revoir, qui doit être plus axée sur le numérique. Nous lancerons aussi des rencontres mensuelles ou trimestrielles avec les artisans aux quatre coins de l’île : on ne peut pas appeler les artisans tous les cinq ans pour obtenir uniquement leurs bulletins de vote.

 

Pourquoi voter pour votre liste ?

Nous sommes la seule liste par rapport aux autres qui dit non au RSI. Nous ne demandons pas de ne pas payer le RSI, mais il nous taxe énormément alors que ce n’est pas justifié. On a vu dans le  passé les promesses électorales des candidats et malheureusement, arrivés au pouvoir, ils ont oublié leur programme. Mon engagement aujourd’hui est sans faille, je suis ni achetable, ni vendable. Je suis le seul candidat qui mettra en application son programme sur les cinq prochaines années.

 

Élections à la CMA :

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