« Compte tenu du contexte actuel, compte tenu des déclarations, il est important d’apporter des précisons à cette mission« , explique Philippe Forstmann en introduction. A la Réunion depuis lundi dernier, l’inspecteur général de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche, est venu superviser le scrutin électoral du 30 octobre prochain et installer une commission électorale d’accompagnement de l’Université dans un soucis de garantir « la neutralité du processus électoral« . « Le ministère a décidé de confier à une personne non impliquée dans le débat local, le soin de le représenter et de prendre toutes les décisions nécessaires « , souligne-t-il.
Cette mission fait suite à l’annulation de l’élection des Conseils de l’Université le 10 septembre dernier par le tribunal administratif de Saint-Denis. Dans ce cadre, Philippe Forstmann a convié tour à tour Mohamed Rochdi et Philippe Jean-Pierre pour écouter leurs doléances. « La commission a tenu sa première réunion hier matin (ndlr : mardi 23 octobre) et c’est dans ce cadre qu’il a été décidé de ne pas modifier le calendrier électoral« , précise Philippe Forstmann. C’est sur ce point que Philippe Jean-Pierre de la liste « Refonder l’Université de la Réunion » avait décidé d’appuyer en demandant de repousser de deux semaines la date du scrutin.
Conseil d’administration budgétaire
« Avec une élection prévu le 30 octobre prochain, le Conseil d’administration budgétaire ne pourra se tenir avant le 6 décembre« , explique-t-il. Or, dans le cadre de la loi LRU (Libertés et responsabilités des Universités) relative à l’autonomie des Universités, existe le volet RCE pour Responsabilités et Compétences Elargies (ndlr: qui prévoit de transférer des responsabilités sur la paie des personnels titulaires, l’accroissement des compétences en matière de gestion de personnels…). Cette loi doit s’appliquer le 1er janvier 2013 à l’Université de la Réunion. « J’ai entendu la demande mais il n’était pas possible de changer la date du scrutin en raison de la nécessité de tenir ce Conseil d’administration avant le 31 décembre. En janvier prochain, l’Université devient autonome et devra gérer la gestion du personnel et il y avait notamment un risque de perturber la paie pour janvier et février« , précise-t-il. Pour l’inspecteur général, repousser le scrutin aurait eu pour conséquence de modifier l’arrêté (pris dans le cadre du scrutin du 30 octobre prochain). « Il aurait fallu un mois pour prendre un nouvel arrêté« , ajoute-t-il.
De plus, pour Philippe Forstmann, la volonté de la liste Refonder l’Université de changer la date du scrutin reposait sur une « question de principe« . « Un choix illégitime pour eux car pris par Mohamed Rochdi« , précise-t-il. Sur ce point là, Philippe Forstmann ne veut pas « polémiquer« . « Je suis là pour mettre en place les élections. Le traitement des candidats s’est fait de manière égale. Philippe Jean-Pierre a obtenu largement ce qu’il souhaitait« , explique-t-il.
Philippe Forstmann ne « comprend pas » Philippe Jean-Pierre
Quand au refus, hier, de Philippe Jean-Pierre de déposer une liste Refonder l’Université à ce scrutin, Philippe Forstmann dit ne pas « comprendre« . « Philippe Jean-Pierre a fait un choix et il l’assume« , lâche-t-il. Pas question pour la commission de revenir sur un éventuel dépôt de liste ultérieurement. « Le scrutin sera maintenu mais il n’y aura qu’une seule liste vraisemblablement et c’est malheureux« , précise-t-il.
Reste que le scrutin du 30 octobre prochain perd son enjeu. Le résultat est connu d’avance et devrait voir Mohamed Rochdi garder la présidence de l’Université. Quand à un « hypothétique » recours déposé pour faire annuler cette nouvelle élection, Philippe Forstmann se veut très clair : « On ne peut pas ne pas envisager une nouvelle annulation du scrutin. Celui qui engendrerait cette procédure porterait une lourde responsabilité et ne ferait que prolonger la période d’incertitude que connaît l’Université de la Réunion« , conclut-il. Voilà Philippe Jean-Pierre prévenu.