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Economiques, écologiques… Les voitures hybrides ne connaissent pas la crise à la Réunion

Bonus écologique non négligeable, équipements de série avantageux, prix équivalent à un diesel… les véhicules hybrides sont économiques et le boom des ventes à la Réunion est une réalité. Les différentes marques présentes à la Réunion l'ont bien compris et s'orientent de plus en plus vers ce marché.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 29 mai 2013 à 16H17

Les véhicules diesel sont-ils en train de perdre leur cote d’amour auprès des Réunionnais ? C’est la question que l’on peut se poser au regard du succès croissant des modèles hybrides proposés par les concessionnaires dans notre île. Ces véhicules ont plusieurs atouts pour donner l’occasion aux automobilistes de franchir le cap et acquérir des véhicules plus écologiques mais surtout plus économiques.

Même si le diesel reste la motorisation la plus vendue à la Réunion, cette tendance risque bien de s’inverser dans les prochaines années. Les automobilistes ne sont pas sans le savoir, le gouvernement réfléchit sérieusement à équilibrer les taxes perçues sur le gasoil avec celles perçues sur le sans-plomb. Si, en métropole, la taxation sur le gasoil est de 52 centimes (constatée en août 2012 ndlr), à la Réunion cette taxation est très inférieure et s’élève à 39 centimes (source préfecture de la Réunion au 1er janvier 2013 ndlr).

Résultat, les motorisations diesel restent les plus vendues à la Réunion, encouragées par un prix du gasoil avantageux au litre, 1,22 euro dès le 1er juin, contre en moyenne 1,40 euro en métropole (source Carbéo.com). C’est en avril dernier que des experts du comité sur la fiscalité écologique ont proposé un rééquilibrage de la taxation sur les carburants. La Cour des comptes avait récemment évalué à près de 7 milliards le manque à gagner de recettes pour l’Etat lié à la disparité entre la taxation des carburants. En ces temps de rigueur, cette manne financière pourrait décider le gouvernement à choisir ce rééquilibrage de manière progressive.

 

Un véhicule hybride moins cher qu’un véhicule diesel

De plus en plus d’automobilistes réunionnais semblent donc anticiper cette hausse du gasoil, voire des carburants en général, et souhaitent se tourner vers des motorisations moins gourmandes. « C‘est une réalité, les trois quarts des clients choisissent les véhicules hybrides pour l’économie faite sur les carburants« , explique François Malgras, chef de produit chez CMM Automobiles, distributeur entre autres des marques Toyota et Lexus spécialisées dans les motorisations hybrides.

Et les chiffres fournis par CMM confirment cette tendance. « Par exemple, sur la Toyota Yaris hybride, nous vendons déjà les véhicules du mois d’octobre« , précise-t-il. Chaque mois, un quota maximum de 15 véhicules de cette gamme est livré par la maison mère chez le concessionnaire, livraison limitée en raison du succès à l’international. Une réalité bien aidée par des prix compétitifs. « Pour un véhicule de ce type, il faut compter 20.000 euros sans le bonus écologique (2.000 euros ndlr)« , précise François Malgras. Résultat, le client repart avec un véhicule consommant moins, mieux équipé, mais surtout 800 euros moins cher que le même modèle en diesel. Même constat sur un autre modèle de la marque Toyota, l’Auris. « On avait misé pour ce véhicule 40% de nos ventes en hybride et 60% en diesel. Mais c’est l’inverse qui s’est produit« , poursuit-il.

Chez Caillé, distributeur de la marque Peugeot, premier constructeur mondial à avoir lancé sa propre technologie hybride basée sur le diesel, le constat fait sur l’envolée des ventes est bien réel. La marque vend entre six et sept véhicules hybrides par mois. Même si ces véhicules hybrides proposés par Caillé s’adressent à une clientèle plus aisée – il faut compter plus de 40.000 euros pour une 3008 hybride sans le bonus écologique (soit 4.000 euros ndlr) – le choix de l’économie de carburant est la principale raison qui pousse à l’achat.

« On réalise 40% de nos ventes de 3008 sur le segment hybride. Ce résultat augmente constamment depuis l’arrivée du premier modèle il y a deux ans« , explique William Benarous, chef de groupe chez Jules Caillé Auto. Et les ambitions de Peugeot en France et à la Réunion ne s’arrêtent pas là. « Le moteur électrique marche jusqu’à 60 km/h, après le moteur thermique prend le relai. A terme, Peugeot travaille sur un moteur hybride encore plus performant allant jusqu’à 100km/h« , précise-t-il.

 

Nouvelle norme contraignante sur le diesel

L’achat d’un véhicule hybride correspond également au type d’utilisation de l’automobiliste. Pour une utilisation de la voiture en milieu citadin, le véhicule hybride sera plus adapté, le moteur électrique opérant jusqu’à 50km/h en moyenne. Pour les véhicules diesel, un paramètre important est à prendre en compte : le FAP (filtre à particules). Ce dernier a besoin de monter en température pour se déclencher, impossible de le faire en ville.

Résultat, le FAP se bouche et l’addition pour la réparation est salée. Ajoutée à cela la nouvelle norme Euro 6 qui réglementera plus sévèrement les émissions polluantes de nos véhicules. Cette norme engendrera un surcoût (minimum 300 euros ndlr) rendant encore moins attractif l’utilisation de motorisations diesel, poussant encore un peu plus les automobilistes vers des véhicules plus « écologiques« .

Le marché des véhicules électriques peine à décoller dans notre Département

Si l’hybride a de plus en plus la cote à la Réunion auprès des automobilistes, le segment des véhicules électriques peine à décoller. Pour le moment, un peu plus d’une dizaine de véhicules circule sur les routes de l’île (source Agence Régionale Energie Réunion ndlr). Un chiffre bas qui s’explique par le manque de bornes de recharge, mais surtout par le prix et l’autonomie du véhicule, ce malgré l’aide gouvernementale de 7.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique.

Mais l’Etat ne démord pas car, au niveau national, le marché des véhicules électriques connait un départ plus fulgurant que celui de l’hybride il y a plusieurs années, il réfléchit ainsi sérieusement à développer le modèle électrique tout en développant le réseau de bornes de recharge (6.000 points de recharge sur l’ensemble du territoire).

Au vu des chiffres, les mentalités à la Réunion changent. Même si, pour le moment, les automobilistes réunionnais ne sont pas encore prêts à lâcher leur bon vieux TDI ou HDI, l’augmentation de la fiscalité additionnée aux nouvelles normes européennes sur le diesel pourraient bien faire à l’achat de nouvelles formes de motorisations… et ce n’est pas l’environnement qui s’en plaindra.

 

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