A quelques jours du 1er tour des présidentielles, les principaux candidats d’EELV aux législatives à la Réunion ont tenté aujourd’hui de replacer écologie et protection de l’environnement au cœur du débat politique. Comme une symbole, ils avaient choisi le bord de mer saint-leusien, récemment pollué après les fortes pluies qui s’étaient abattues sur la commune au mois de février, pour évoquer l’impérieuse nécessité de protéger le littoral. Candidate sur la 7ème circonscription, celle de Saint-Leu, Danon Odayen s’inquiète en imaginant le passage d’un gros cyclone et prédit une aggravation des conditions climatiques et des épisodes de sécheresse. La candidate propose de créer des emplois pour le nettoyage des ravines et d’arrêter avec les pesticides. Son ambitieux objectif : 0% de rejets polluants.
Des risques de migrations climatiques
Danon Odayen dénonce les constructions anarchiques qui empêchent l’eau de s’écouler : « On ne peut pas construire n’importe où », lance-t-elle. Après un long historique sur l’évolution de la problématique environnementale qui nous a fait remonté jusqu’en 1972 et le sommet de Stockholm, les écologistes péi ont insisté sur le lien qui lie les questions environnementales à la problématique humanitaire. Nila Minatchy, candidate quant à elle sur le 2ème circonscription, évoque, à son tour, les risques liés à un désordre climatique. De son point de vue, les inondations, la sécheresse et le réchauffement de la terre engendreront des migrations climatiques importantes. L’écologiste évoque même des maladies qui se développeraient plus facilement à la faveur des changements climatiques et donne l’exemple de la dengue.
Stagnation des surfaces bio
Bref, le discours des dalons de Jean-Alain Cadet se voulait particulièrement alarmiste aujourd’hui, une façon de revenir aux fondamentaux, même si les « écolos » reconnaissent que les électeurs sont aussi préoccupés par d’autres problématiques comme l’emploi et le pouvoir d’achat. « L’environnement a toujours été présent. Nous ne sommes pas des rêveurs, on est sensible à l’ensemble des problèmes de la société », semblait vouloir se justifier Danon Odayen alors qu’il lui était demandé pourquoi choisir de revenir sur les dossiers environnementaux à cinq jours des présidentielles. Pour faire un tour relativement complet de la question de l’écologie, Bertrand Grondin a dénoncé, de son côté, la stagnation des surfaces agricoles bio, en rappelant que la France n’y consacrait que 1,8 % de ses terres agricoles, bien loin de l’Autriche avec 8,5%.
Pour terminer, Jean-Alain Cadet a mis sur le tapis la question de l’eau et qualifié la situation au Tampon d’état d’urgence. « Au Tampon, on veut faire croire que c’est normal qu’il y ait des pénuries d’eau mais le réseau est vétuste », dénonce-t-il en énumérant le nom des trois maires qui étaient aux responsabilités ces dernières années. Selon lui, l’eau, ressource vitale, doit être une compétence exclusivement publique.