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EELV contre la mise en place des incinérateurs

Suite aux votes sur le Plan de gestion des déchets soumis par le Conseil Général et comportant la création de deux incinérateurs sur l’île, EELVR souhaite rappeler sa position. EELV a toujours été opposé à quelque solution comportant des incinérateurs, considérant : -que de graves incertitudes persistent sur l’impact des incinérateurs, y compris les plus récents, […]

Ecrit par . – le samedi 26 juillet 2014 à 12H34

Suite aux votes sur le Plan de gestion des déchets soumis par le Conseil Général et comportant la création de deux incinérateurs sur l’île, EELVR souhaite rappeler sa position.

EELV a toujours été opposé à quelque solution comportant des incinérateurs, considérant :

-que de graves incertitudes persistent sur l’impact des incinérateurs, y compris les plus récents, sur la santé humaine (l’institut de veille sanitaire estime qu’il faudra de 10 à 20 ans pour mesurer le risque de cancers induit par ces nouvelles installations).

-que l’incinération contribue de manière importante au réchauffement climatique, alors que ses performances de valorisation énergétique sont médiocres (30% pour la chaleur, 11% pour l’électricité).

-que cette solution technologique pousse à la production de déchets et ruinerait les fragiles initiatives en faveur de la réduction des déchets et de leur recyclage. Elle irait, ainsi, à l’encontre des engagements du Grenelle qui prévoient une « réduction de 15% des déchets à enfouir ou à incinérer ».

-que le coût de l’incinération est très élevé pour les collectivités. C’est d’ailleurs cet argument qui a poussé de nombreuses collectivités partout dans le monde à s’intéresser aux filières du recyclage. Et ce coût devrait s’élever car les incinérateurs sont assujettis à la TGAP et sont susceptibles de l’être demain à une future contribution climat énergie.

-que les incinérateurs ne font que réduire les volumes, puisqu’il reste après combustion 30% des volumes sous forme de cendres hautement toxiques.

-que les alternatives existent (Réduction à la source, compostage et méthanisation, recyclage des matières premières…), créatrices d’emplois en outre, et n’attendent qu’une mobilisation politique forte.

Sur ce dernier point, EELVR rappelle que le parti a, à plusieurs reprises, appelé les élus à anticiper la saturation des centres d’enfouissement. Malheureusement, l’incompétence, la paresse et peut-être la pression de certains lobbies, nous amènent à la situation actuelle.

Aujourd’hui, le CG propose la solution « multifilière » comportant deux incinérateurs, mais les solutions impliquant un fort engagement des politiques pour la réduction à la source ne sont toujours pas étudiées. La solution retenue est en fin de compte celle qui demande aux élus et à la population le moins d’effort, qu’ importe son coût financier, environnemental ou sanitaire. C’est le contraire d’un développement durable.

Pour EELVR, la gestion des déchets ne peut se résumer à un simple choix technique, c’est aussi et surtout un choix de société, celui de la responsabilisation dans la façon de produire et de consommer. Notre position sur la question n’a pas changé, nous soutenons toujours qu’il est urgent de construire à la Réunion une filière globale des déchets avec l’ensemble des acteurs publics : cela signifie qu’il nous faut agir également en amont et en aval du traitement des déchets.

Agir en amont, c’est engager nos collectivités dans la réduction des déchets à la source (chaque habitant produit à la Réunion 540 kg de déchets par an contre 360 kg/hab en métropole et beaucoup moins dans des régions qui ont des politiques incitatives fortes) par:

-l’instauration d’ une taxation vraiment dissuasive à l’importation des emballages et produits polluants, par exemple les plastiques chlorés. Il s’agit de pénaliser les emballages polluants au profit des emballages réutilisables mais aussi sanctionner le volume de ces emballages.
Cette taxation correspondrait au principe du pollueur payeur (loi du 15 juillet 1975).

-le passage de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) à l’établissement d’une redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) prenant en compte la quantité de déchets rejetée par chaque ménage répondant à la fois à l’exigence environnementale et à celle de justice sociale (les ménages qui produisent moins, payent moins).

-la mise en place d’un programme d’ actions de sensibilisation (au tri sélectif par exemple), d’éducation dès le plus jeune âge (dans nos écoles et nos accueils de loisirs) mais aussi de communication (incitant d’avantage de nos concitoyens, par exemple, à refuser les publicités qui sont distribuées contre leur volonté dans leurs boîtes aux lettres.)

Agir en aval c’est:

-s’engager à accompagner les filières de valorisation des déchets (pour les poubelles jaunes.)

-c’est permettre l’organisation de Ressourcerie/Recyclerie qui peinent tant à se développer sur l’île.

-c’est méthaniser ou composter tout ce qui peut l’être (Boues des stations d’épuration, déchets verts, reste des cantines,…)

La situation est urgente, mais l’incinérateur n’est pas une fatalité, il est urgent que les élu(e)s prennent à bras- le-corps le problème.

Pour EELV
Mélissa Cousin
Secrétaire régionale-adjointe
Elue de Saint-Paul et du TCO

 

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