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Doris Carrasou, DGS de la Possession, répond à Vanessa Miranville

Doris Carrasou, DGS de la Possession, régulièrement visé par des "Courriers des lecteurs" sur Zinfos974, a choisi de répondre en publiant, à son tour, un courrier. Le voici ci-dessous dans son intégralité :

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 19 mai 2011 à 12H40


Réponse du DGS de la ville de La Possession à V. Miranville et ses colistiers

J’ai pris connaissance de vos articles sur le site « Zinfos 974 ». Nonobstant le devoir de réserve qui m’oblige, je ne peux rester silencieux face à cette vision étriquée, éculée de la relation entre un Maire et son DGS dans l’administration d’une ville.

De deux choses l’une :

Soit vous ignorez les changements qui s’opèrent dans la nature des relations Maire / DGS, inspirés par les travaux des associations d’élus, du syndicat national des directeurs généraux de services et autres organismes et instituts en lien avec la fonction publique territoriale. Si tel devait être le cas, chacun appréciera cette méconnaissance particulièrement grave pour des personnes qui aspirent à des fonctions politiques et non des moindres.

Soit vous êtes au fait de cette nouvelle donne, mais votre objectif est de faire feu de tout bois, de récupérer politiquement tout, sur fond de polémique. Là également, chacun appréciera.

Aussi les quelques développements qui vont suivre, visent à éclairer le débat d’actualité sur la nature de la relation entre un Maire et son principal cadre supérieur, le DGS. Ces réflexions s’inspirent des travaux récents menées par l’INET, les élèves administrateurs de L’ENACT et le syndicat national des DGS.

La conception du rôle du DGS, défendue par V. Miranville et ses amis, est celle d’un simple exécutant de la décision politique. Il doit gérer la vie administrative et rester à sa place, à cette place. On aurait donc un cadre supérieur cantonné dans un rôle de secrétariat, d’agent d’exécution ! En conséquence, le DGS ne doit en aucun cas manager et, surtout pas, participer à la décision.

Cette conception a vécu. !

Aujourd’hui, un DGS (anciennement secrétaire général, preuve que les choses ont changé) a, avant tout, une fonction managériale tant au niveau des ressources humaines que de l’ensemble des politiques publiques. Dans les faits et plus particulièrement dans des communes de la taille de la Possession, le DGS est la clé de voute de l’organisation et du fonctionnement des services communaux.

Dans la réalité quotidienne de toutes les mairies de France, sous l’autorité et le contrôle du Maire, le DGS dirige et contrôle l’ensemble des services. Il propose et exécute les délibérations, décisions et arrêtés.

Pour cela, il faut une relation de confiance entre le Maire et son DGS, le premier de ses collaborateurs. A la pratique de ce rapport de confiance, le DGS doit connaître le mode de fonctionnement et de raisonnement de son Maire. C’est à ce titre, lorsqu’il représente sa ville auprès de la Préfecture, des autres collectivités, associations et usagers, que le DGS peut prendre position, sans risque de se tromper et d’être désavoué.

Cette relation du couple Maire/DGS se construit et se nourrit d’une confiance, d’un échange permanent et d’une satisfaction sur la gestion des services et des grands dossiers de la ville.

Un journaliste a parlé récemment, au sujet de la relation entre le Maire de la Possession et moi même, de « Carassoudépendance ». En ce qui me concerne c’est la « Robertdépendance ».

Cette « dépendance mutuelle » est aujourd’hui admise et reconnue par tous les interlocuteurs du tandem Maire/DGS, même et surtout par les institutions judiciaires (le Juge Pénal en particulier), pour qui la dimension du rôle et de la responsabilité du DGS est incontestable !

En définitive, le rôle, la place, que doit occuper un DGS dans l’administration d’une ville est avant tout l’affaire du Maire et de ce qu’il en attend. S’il veut :

– une administration dévouée, motivée qui s’implique dans la mise en œuvre du projet de mandature,
– une participation de l’administration sur les choix qui relèvent de l’exercice politique et stratégique
– une administration, et le premier d’entre eux, qui soit force de proposition

il l’obtiendra difficilement d’un agent d’exécution de décisions, en partageant la doctrine défendue par V. Miranville et ses amis « la politique aux politiques, l’administration aux administratifs : chacun a sa place et une place pour chacun ! ».

Une telle conception de la gouvernance ne peut créer une dynamique de mobilisation des services, indispensable pour faire face à la complexité des enjeux, notamment à la Possession. En temps voulu, les prétendants aux responsabilités devront exposer aux Possessionnais leurs propositions sur ce volet . Mais, d’ores et déjà, nous avons l’analyse de V. Miranville et de son équipe.

Doris CARASSOU
DGS de la ville de la Possession

 

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