Au prétexte que La Réunion a besoin d’autonomie pour assurer son développement économique, la tentation s’est fait jour depuis peu chez certains élus locaux de réclamer la transformation de notre parc national en parc régional sur lequel, bien sûr, ils auraient le total contrôle.
En effet, avec ce changement de statut, ils seraient alors débarrassés de l’intolérable tutelle de ces fonctionnaires d’Etat trop peu sensibles, à leur goût, aux sirènes du clientélisme local peu regardant pour ce qui est de l’environnement. Souvenons nous de cette manifestation « spontanée » d’acteurs économiques de la Plaine des Cafres encouragés on ne sait par quels élus des hauts, venus empêcher la tenue d’une assemblée générale du Parc national.
Un parc, selon eux, empêcheur de polluer en rond puisque dirigés par des « étrangers » venus d’ailleurs, même si ces derniers sont coachés par une directrice créole bon teint, mais justement, peut être pas assez bon teint pour eux. Il est certain qu’un parc régional entièrement géré par des élus locaux et leurs militants dévoués, offriraient beaucoup plus de possibilités pour faire tout et n’importe quoi sur un territoire jusqu’alors relativement protégé de toute atteinte majeure contre nature.
La présence du président du Parc national dans cette croisade pro parc régional n’est pas le moins surprenant. Sans doute que le chemin d’une future députation passe t- il par ce reniement ainsi que le soutien actif du grand maître de la Région et de la grande maîtresse du Département, tous deux chauds partisans du parc régional.
Mais tout de même, quelle déception de voir un élu qu’on croyait acquis à la cause environnementale renier ses convictions pour un strapontin au Palais Bourbon…