Quelque part dans le monde une vie a été sauvée. Un geste d’humanité auquel peut se targuer d’avoir largement contribué la jeune Manon (prénom d’emprunt), une réunionnaise qui, il y a huit ans, décidait de s’inscrire sur le registre des donneurs potentiels de moelle osseuse. Un geste qui ne sera pas vain. En novembre dernier, un coup de téléphone lui informait qu’un patient potentiel était en attente de moelle osseuse.
Novembre 2010, février 2011. Quatre mois durant lesquels la vie de cette jeune fille réunionnaise, dont l’anonymat doit être préservé, a changé… positivement.
Une prise en charge gratuite et bien encadrée
« J’étais contente de pouvoir contribuer à cela », dit-elle tout simplement. « Cela », c’est un espoir à la vie qui a pu voir le jour. Les chances étaient infinitésimales rappelle, lucide, Corinne Ricard, responsable du centre des donneurs de moelle osseuse de la Réunion. C’est simple, « on aurait dû avoir personne », ironise-t-elle, pas peu fière d’avoir contribué à ce miracle de la médecine.
Les chiffres confirment cet état de fait. Il y a seulement eu trois donneurs en l’espace de quatre ans. « Trois vies de sauvées c’est déjà beaucoup », surenchérit Guy Soubaya du CHR de Bellepierre.
Une chance sur un million d’être compatible avec quelqu’un c’est pourtant le mince chemin qui a été rendu possible par deux facteurs. Le premier tient de l’évidence : il s’agit de l’inscription de tout un chacun à ce registre de donneurs potentiels qui n’engage à rien. Le second facteur relève du professionnalisme des équipes médicales couplé en amont par le travail des associations en charge d’élargir le fameux registre. Une chaîne d’espoir qui, une nouvelle fois, a abouti.
Les événements sont allés très vite pour la donneuse Manon qui a été intégralement prise en charge par une équipe médicale à son arrivée à l’hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris. Le 10 février, le don était réalisé.
L’exemple de l’Allemagne
Condition sine qua non à ce geste : l’anonymat des deux parties. « La personne qu’elle aura contribué à sauver ne saura pas comment elle s’appelle et elle-même (Manon) ne saura pas qui elle aura contribué à guérir », souligne le Dr Corinne Ricard.
Un événement heureux qui rappelle malgré tout une triste réalité. « 50 personnes dont trois enfants qui sont atteints de leucémies à la Réunion attendent actuellement un éventuel donneur », précise Roger André, trésorier de l’association Réunion moelle espoir. Une manière de donner un visage humain à tous ces patients dans l’ombre et que tout le monde peut contribuer à sauver en intégrant le registre national de donneurs de moelle osseuse.
Ils sont 166.000 donneurs en France contre trois millions en Allemagne. Il ait des chiffres que l’on n’aimerait pas entendre. Mais pour les médecins et les représentants associatifs, il est déjà tant d’aller fêter, dans la cafétéria de l’école des infirmières situé aux pieds du CHR de Bellepierre, ce miracle de tous les jours.
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La sixième semaine nationale de mobilisation pour le don de moelle osseuse a débuté ce lundi 7 pour se terminer le dimanche 13 mars.
Voir les démarches à suivre dans [notre précédent article ]url:http://www.zinfos974.com/La-Reunion-recherche-ses-donneurs-de-moelle-osseuse_a26412.html