La mobilisation, en faveur du coup d’envoi du chantier tram-train, qui débute à sept heures ce matin, a-elle plusieurs trains de retard ? Quatre convois partiront de Saint-Benoît, Sainte-Marie, Saint-Paul et Saint-Pierre, pour se retrouver vers 8h30 devant la préfecture. Une heure plus tard environ, le cortège se rendra à la Région Réunion.
L’intersyndicale du BTP entend ainsi tirer la sonnette d’alarme sur sa situation sociale. « Ce sont plus de 7.200 personnes licenciées depuis l’année dernière dans notre secteur d’activité« , a répété hier soir Jacky Balmine sur Télé Réunion. Selon le secrétaire général CGTR BTP, le nombre de suppression d’emplois serait plus proche de 10.000, « car toutes les entreprises qui mettent la clé sous la porte, ne sont pas affiliées à la Caisse des congés payés« .
Le mouvement social de ce matin est sans aucun doute légitime. Mais pourquoi avoir laissé la situation autant empirer ? Pourquoi l’intersyndicale du BTP ne réagit qu’à quinze jours d’une échéance cruciale : la prorogation du sursis de six mois voté (27 voix « pour », 9 « contre » et le PS n’ayant pas pris part au vote) qui devait permettre à l’ancienne majorité régionale d’obtenir une rallonge de l’Etat, et par ricochet l’appui des banques ? Paul Vergès aurait ainsi pu signer de manière définitive la convention avec Tram-Tiss, pour la construction de la première portion (Sainte-Marie – Saint-Paul) d’un tram-train à La Réunion. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait et pourquoi les syndicats n’ont pas réagi à l’époque ?
Depuis, la collectivité locale a changé de majorité. Didier Robert a succédé à Paul Vergès. Et, la disposition législative nécessaire (pour l’attribution d’une dotation ferroviaire à la Région Réunion) n’a toujours pas été votée. Passé le 31 mai, elle ne sera plus nécessaire puisque la convention provisoire entre Tram-Tiss et le Conseil régional s’annulera d’elle-même. A moins que la Région Réunion ne demande sa prorogation. Quelle sera la position de la Région sur ce point ?
Pour l’heure, aucune information n’a filtré. C’est le président Didier Robert qui s’exprimera « au moment opportun sur le sujet« . Le « moment opportun« , ce ne sera sans doute pas aujourd’hui, « car Didier Robert donnera sa position, sans pression aucune… »
L’intersyndicale du BTP va-t-elle obliger le président à changer ses habitudes ? Réponse sans doute dans le courant de la journée…