Didier Robert lâche le mot « régionalisation » sur le principe d’embauche dans la fonction publique. En clair, un Réunionnais sera préféré pour une embauche locale sur un poste dans le public. Un nouveau « Grand Chantier » que la Région entend bien mener à son terme. « On ne peut pas continuer à former des jeunes à Bac + 2, + 3 ou +5 pour qu’ils viennent grossir les rangs des chômeurs alors qu’il existe des marges de manœuvres et des disponibilités« , explique Didier Robert. « Nous ne pouvons plus faire comme si ce dossier n’existait pas« , lâche-t-il, avant de souligner la nécessité de modifier la relation de fond qui existe entre la Réunion et Paris.
Et le président de Région avance l’idée de la priorité des emplois dans l’Éducation nationale aux Réunionnais. « L’Education doit rester nationale, mais de mon point de vue, elle doit également évoluer vers un recrutement local des compétences« , explique Didier Robert. Qui dit recrutement local, dit possibilité de recrutement par la Région pour de nouveaux postes dans la fonction publique. « Rien ne nous interdit de financer, pourquoi pas dans l’Éducation, un certain nombre de postes en complément de ce qui est fait par l’Etat« , explique Didier Robert. Un point de vue qui va à l’encontre de la politique actuelle menée par le gouvernement puisque ce dernier prône la réduction des emplois dans la fonction publique. Mais la Réunion a une situation bien spécifique : sa « démographie« .
La logique d’intervention du gouvernement ne peut pas s’appliquer de la « même façon » à la Réunion
« La proposition de financer de nouveaux postes dans l’Éducation ne va pas à l’encontre de ma famille politique (ndlr : l’UMP) mais à l’encontre de toutes les décisions qui ont été prises jusque là par différents gouvernements depuis des dizaines d’années« , souligne Didier Robert. Pour cela, le président de Région s’appuie sur les spécificités de la Réunion, notamment sa démographie. « Nous savons que nous allons passer de 800.000 habitants à 1 million dans quelques années, ce qui mécaniquement va entrainer la création de postes supplémentaires« , ajoute-t-il. Clairement, la logique d’intervention du gouvernement ne peut pas s’appliquer de la « même façon » à la Réunion.
« Nous sommes dans une logique d’économie à cause de la crise (…). Soit on reste là à critiquer, à montrer du doigt ce qui ne vas pas, mais vous savez que ce n’est pas la mienne (…). Chacun doit prendre ses responsabilités et la Région Réunion prendra ses dispositions s’il le faut pour financer ces nouveaux postes, car ce sont des postes pour la Réunion et les Réunionnais et je suis le président de la Région Réunion« , conclut-il. Pour le moment, la Région n’a pas encore « réfléchit » au mode de financement pour la création de ces nouveaux postes.