Didier Robert, vous revenez de Paris où vous avez voté en faveur de la LODEOM. Que représente la validation de cette loi selon vous pour la Réunion ?
« Trois remarques… La première est que nous arrivons après pratiquement deux ans de travail à l’adoption définitive d’un dispositif économique dédié à l’Outre-mer. Nous avons obtenu un consensus malgré les deux voix d’opposition guyanaises qui s’expliquent par une spécificité guyano-guyanaise.
Le deuxième élément est qu’il faut faire en sorte que l’ensemble des acteurs, parmi lesquels les acteurs économiques, s’approprient ce texte. Nous allons faire en sorte avec Yves Jégo que ces décrets d’application soient mis en place très prochainement. Nous avons donc un arsenal juridique qui va nous permettre de travailler dans de bonnes conditions.
Par exemple, s’ouvrir plus à l’accompagnement des entreprises. Le dispositif de défiscalisation dans le domaine du logement a, pour la première fois, une action plus ciblée au logement social.
Le 3ème élément que je citerai, c’est la mise en place d’un vrai dispositif de territoire permettant une réelle ouverture de la Réunion vers la France ou l’Europe dans plusieurs domaines. »
Quel est votre sentiment sur la portée réelle des Etats généraux pour la Réunion ?
« La LODEOM, aujourd’hui, c’est ce texte à dimension économique (…). Mais il y a une seconde phase différente qui est d’ouvrir les Etats généraux avec une période d’échanges, de discussions différentes de celles abordées dans le cadre de la LODEOM. Je souhaite que les Etats généraux soient l’occasion d’aborder la question de la cohésion sociale parce que je le dis toujours, il n’y aura pas de développement économique harmonieux et équilibré s’il n’y a pas de dimension sociale. Il ne faut pas oublier les plus fragiles et leur proposer un dispositif complet (…).
En parallèle à cela, il faut une loi de cohésion sociale. Les emplois aidés, par exemple, représentent un élément important pour les familles réunionnaises même si cela se fait sur une période courte de quelques mois ou d’une année. Il faut mieux réfléchir sur ces emplois (…). Il y a aussi la valorisation des petites retraites. Il y a trop de Réunionnais et de Réunionnaises qui vivent avec 300 ou 400 euros chaque mois. On ne laissera pas ces personnes à ce niveau là (…).
A côté de la cohésion sociale, il y a ce que j’appelle l’Ecole de la République. Il faut considérer qu’à la Réunion, avec une population importante de jeunes, il n’y a pas d’autres solutions que de tirer la Réunion vers le haut à travers l’appui d’un programme dans la formation concernant toutes les écoles maternelles et primaires. Par ailleurs, c’est la formation professionnelle qu’il faut revoir et faire en sorte que celle-ci soit adoptée par les entreprises. (…). Enfin, la formation universitaire constitue le point majeur dans le cadre du développement de ces moyens de formation… »