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Didier Robert : « Peut-on faire le Tram-Train ? »

"Peut-on faire le Tram-Train ?", c'est cette question que se pose le député-maire du Tampon, Didier Robert, à moins de quatre mois des échéances régionales. Alors que le sujet a pris une tournure politique et polémique depuis les récentes déclarations de la ministre de l'Outre-mer, le candidat de la liste d'Union de droite a présenté cet après-midi, arguments à l'appui, ses interrogations quand à la faisabilité de ce projet. Un projet qu'il décrit comme objet de manipulation auprès des Réunionnais. Explications.

Ecrit par Ludovic Robert – le jeudi 26 novembre 2009 à 17H48

Le projet de Tram-Train n’en finit plus de faire parler de lui. Cet après-midi encore et à quelques jours du choix de la société tributaire du Partenariat Public Privé (PPP), Didier Robert s’est exprimé sur le sujet en s’interrogeant sur la faisabilité du projet et les manipulations auxquelles les Réunionnais seraient, selon lui, exposés.

S’il considère volontiers qu’il devient nécessaire de « dépassionner le débat » et de « sortir des polémiques inutiles« , le député-maire estime que la question n’est plus de savoir si l’on est pour ou contre ce projet mais bien de s’interroger sur la faisabilité du Tram-Train.

Les faisabilités financière, technique et juridique critiquées

Demande d’une dotation ferroviaire oblige, c’est l’aspect financier du projet qui a été mis en avant par le candidat aux régionales de 2010. Établit à près de 1,6 milliards d’euros, le montant annoncé dans le cadre de l’appel d’offre a dépassé le coût initial qui était alors de 1,315 milliards d’euros en 2006, rappelle l’opposant au projet.

Le Protocole de Matignon, signé en janvier 2007, avait pourtant permis un financement de ce projet à hauteur de 435 millions d’euros, défiscalisation comprise. Sur ce point, Didier Robert explique que l’État avait non seulement accepté de prendre en charge la défiscalisation, en plus des 435 millions d’euros, mais aussi d’apporter sa garantie sur les prêts engagés par la Région concernant un montant de 350 millions d’euros.

Si le projet devait aboutir, on « ne ferait plus rien en matière de route et de transport à la Réunion pendant 40 ans« 

« Je ne crois pas objectivement que l’on puisse dire, dans ces conditions, que l’État ne tient pas ses engagements, qu’il se désintéresse du projet (…). Il faut que des explications claires soient apportées sur les dépassements en investissements et sur les lourdes incertitudes concernant le fonctionnement » précise le député-maire.

Le président de la SR21 avait demandé une participation de l’État à hauteur de 80 millions d’euros par an. Ce loyer annuel prévu dans le cadre du Partenariat Public Privé a donc subi une augmentation importante pour atteindre les 120 millions d’euros. Une somme qui correspond par ailleurs au montant annuel du Fonds d’investissement Routier et de Transport (FIRT) et qui fait dire à Didier Robert que si le projet devait aboutir, on « ne ferait plus rien en matière de route et de transport à la Réunion pendant 40 ans« .

C’est ce prix final, ne correspondant plus aux estimations réalisées au départ, qui occasionne plusieurs interrogations chez le parlementaire : « Dans n’importe qu’elle autre collectivité, c’est la sagesse qui l’aurait emportée. (… ) Attribuer quand même le marché dans ces conditions me paraît une posture aventureuse » précise t-il.

Un sentiment de « manipulation »

Concernant la faisabilité technique, Didier Robert estime que le tracé à lui seul a provoqué son lot d’oppositions de la part des riverains de la rue Gasparin et des habitants de la Grande-Chaloupe et que l’issue juridique est encore incertaine : « Tout le monde sent bien les faiblesses et les manquements graves qui sont préjudiciables pour une prise de décision en toute sérénité« .

En réponse à cet état de fait, le candidat aux Régionales estime nécessaire la conduite d’études complémentaires et une « analyse plus approfondie« . Il a d’ailleurs récemment proposé l’organisation d’une consultation locale de type référendaire au lendemain des échéances régionales.

« Légèreté, incompétence dans la manière de gérer ce dossier » les critiques ne manquent pas. Pour Didier Robert, la question du transfert de la dotation ferroviaire dans les autres régions métropolitaines relève de la manipulation politique : « ce transfert ne peut juridiquement se faire qu’au prorata du linéaire construit (…). Il faut être transparent avec les Réunionnais« .

En effet, dans la mesure où le projet initial ne concerne que 41 kilomètres, cette dotation devrait être de 2 à 3 millions d’euros et non de 80 millions par an sur une période de 40 années (3,2 milliards d’euros au total) indique l’opposant au projet.
 
« Pour un grand plan de relance régionale »

Ceci étant, le candidat d’Objectif Réunion estime qu’il sera nécessaire de se focaliser sur plusieurs projets structurants qui ont été, selon lui, écartés par l’équipe en place à la pyramide inversée.

Parmi ces projets, on retrouve la route du Littoral et un aménagement équilibré du territoire entre les différentes micro-régions de l’île. Des micro-régions qui ont « aussi droit au maillage d’un réseau de transport en commun en site propre » et à la finalisation d’autres grands chantiers à l’image de la RN3 entre l’Est et le Sud ou encore l’aménagement de la zone de Cambaie, précise Didier Robert.

Des chantiers qui ne devront pas occulter « les soutiens et l’accompagnement des projets communaux » qui pourront bénéficier d’un programme d’intervention directe avec une enveloppe de 300 millions d’euros. Une enveloppe qui contribuerait grandement à la création d’emplois selon le candidat de droite.

 

 

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