Vous vous étiez engagé à soutenir la candidature de François Fillon aux primaires de la Droite et du Centre. Vous soutenez aujourd’hui officiellement Nicolas Sarkozy. Comment expliquez-vous ce revirement ?
J’ai pris position pour François Fillon dès 2015, à un moment où Nicolas Sarkozy n’était pas candidat aux primaires. Et j’ai mené un début de campagne de la manière la plus loyale qui soit à François Fillon.
Mais il se trouve qu’il a pris deux positions que je considère comme extrêmes et préjudiciables à notre famille politique et à l’outremer.
La première, c’est lorsqu’il a attaqué de manière frontale et violente l’ancien président de la République qui, sous prétexte d’être mis en examen, ne devrait pas pouvoir se présenter aux primaires. C’est faire bien peu de cas de la présomption d’innocence et c’est surtout très mal préparer le second tour des primaires et les présidentielles elles mêmes.
La deuxième, c’est lorsqu’il a pris position comme il l’a fait sur la colonisation. C’est oublier un peu vite la place des Français des outremers. Nous sommes ici à la Réunion tout à la fois Réunionnais et Français.
Est ce que ce ne sont pas des motifs un peu futiles pour justifier une décision de cette importance ?
J’ai toujours mis un point d’honneur à la construction de l’union. On ne gagne jamais seul et on ne dirige pas un pays seul.
A mon niveau et à mon échelle, j’ai participé avec d’autres à la constitution d’une plate-forme de l’union. J’ai le plus grand respect pour chaque membre, chaque élu, chaque composante de cette union et c’est en travaillant ensemble que l’on peut obtenir des résultats pour la population.
En s’exprimant comme il l’a fait à l’encontre d’un des candidats aux primaires, François Fillon hypothèque clairement les chances d’une vraie union sincère et loyale pour les présidentielles. Et je trouve ça particulièrement contre-productif et déloyal vis-à-vis de sa famille politique.
Vous prônez l’union et vous soutenez pourtant le candidat le plus clivant ?
J’ai recensé au moins deux raisons essentielles qui expliquent mon soutien à Nicolas Sarkozy.
Tout d’abord, on vient de passer 5 années terribles pour la France. Une gestion socialiste calamiteuse avec François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron, aux plans international, national, sur la question de l’économie, de l’emploi, de la sécurité.
Et pour la Réunion, le constat que je fais avec beaucoup, celui de l’abandon des outremers avec la suppression des heures supplémentaires défiscalisées, la remise en question de la défiscalisation, la diminution du nombre de logements, etc…
Je trouve encore plus détestable cette tentative de rattrapage de dernière minute, la mission que le président de la République et le Premier ministre ont confié à la ministre de l’Outremer sur l’égalité réelle. Ce n’est ni plus ni moins qu’un leurre, de la poudre aux yeux et un mensonge à l’adresse de tous les Réunionnais.
Qui peut aujourd’hui donner une définition de l’égalité réelle?
Plus grave : c’est un texte qui est creux. Aucun engagement concernant la Réunion.
Revenons à votre soutien à Nicolas Sarkozy. D’autres raisons pour justifier que ce soit lui que vous ayez choisi de soutenir?
Quand on est dans la tempête, et notre pays est dans la tempête, il faut un capitaine. Pas quelqu’un de mou comme François Hollande. Faut de l’expérience, avec suffisamment de force pour régler les grands problèmes nationaux. Au premier rang desquels la problématique de la sécurité.
Est ce que nous sommes dans un pays où chacun peut vivre et se déplacer librement ou est ce que nous sommes dans un pays en guerre?
Et encore une fois, en période de crise, il faut des hommes forts. Et Nicolas Sarkozy est un homme fort.
Deuxième raison pour laquelle je soutiens Nicolas Sarkozy : il est le seul à s’être formellement engagé à soutenir le projet pour la Réunion, avec le développement des grands travaux, une fiscalité réduite pour toutes les entreprises, la continuité territoriale…
C’est le seul qui, s’il était président de la République, accompagnerait le développement de la Réunion.
Moi j’ai été élu en 2010, réélu en 2015, sur un projet et je mettrai toute mon énergie, toute ma force, toute ma conviction à faire aboutir ce projet car c’est celui qui amènera un vrai développement pour la Réunion et chaque Réunionnais.
Et j’ai besoin pour ça d’avoir au niveau gouvernemental un président, un gouvernement, qui adhèrent à notre projet de territoire.
(La suite de l’interview demain matin…)