Au pupitre devant le monde économique, Didier Robert s’est montré « offensif » et s’en est pris tour à tour au gouvernement et à Bruxelles, sur la défiscalisation, l’octroi de mer ou encore la décentralisation. Partant de la situation difficile que traverse actuellement la Réunion « du jamais vu depuis une vingtaine ou une trentaine d’années« , Didier Robert souhaite la « mobilisation » de l’ensemble des acteurs pour apporter des « réponses » à la dégradation économique et sociale à la Réunion.
« Concernant la défiscalisation, il ne s’agit pas d’une niche fiscale mais d’un levier important pour le développement économique pour notre territoire. Enlever ce dispositif serait équivalent à emprunter une mauvaise route. Je me battrai contre sa remise en cause. Mais il faut être mobilisé et vigilant sur ce sujet si nous voulons être entendus. Les solutions proposées par le gouvernement ne répondent pas à la situation réunionnaise« , explique Didier Robert.
Le même constat est fait sur l’octroi de mer. Le dispositif actuel doit prendre fin en 2014. La Région prône la réforme du dispositif actuel tout en le maintenant. « On doit être entendu mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. Même si le ministre des Outremers (ndlr : Victorin Lurel) nous a écouté, il a décidé de faire cavalier seul« , souligne-t-il.
« Nous sommes isolés et nous ne pouvons pas répondre aux responsabilités qui sont les nôtres »
Les travaux sur l’acte III de la décentralisation sont actuellement en cours. Tout le monde fait entendre sa voix au sujet d’un possible abandon de l’amendement Virapoullé ou article 73-5 de la Constitution. L’enjeu pour les collectivités territoriales de la Réunion est d’importance. Si l’amendement venait à être supprimé, les collectivités auraient plus de pouvoirs. « Nous sommes isolés et nous ne pouvons pas répondre aux responsabilités qui sont les nôtres. Les dispositions locales sont validées au niveau national et européen. Une situation pas admissible« , précise Didier Robert.
« Sans changer de statut, le fait d’octroyer davantage de compétences aux acteurs locaux permettra de prendre des décisions localement. C’est un des virages les plus importants à prendre maintenant. L’acte III de la décentralisation est primordial mais pour cela il faut obtenir la mobilisation des collectivités pour parler d’une même voix« , ajoute le président de Région.
Pour Didier Robert plus question que les décisions viennent d’en haut: « Je ne veux plus que Paris et Bruxelles dictent leurs règles« . Dans cette optique, le président du Conseil régional entend rencontrer prochainement le gouvernement pour évoquer ce sujet.