La désignation probable de François Fillon comme candidat de la Droite et du Centre aux prochaines élections présidentielles va considérablement bouleverser le paysage politique de la Réunion.
Un ami me disait tout à l’heure, à raison, que la politique se résumait à faire les bons choix. « Si tu choisis le bon cheval, c’est le jackpot. Si tu choisis le mauvais, tu dors à terre« .
Au vu des choix de nos hommes politiques locaux pour les Primaires de la Droite et du Centre, on ne peut pas dire qu’ils aient beaucoup de flair. Les journalistes ont eu beaucoup de mal dimanche soir à trouver un représentant de François Fillon à la Réunion. A part Jacques de Chateauvieux, c’était le désert… Et on ne peut plus, depuis longtemps, qualifier Jacques de Chateauvieux d’homme politique local.
On peut comprendre que Michel Fontaine ait choisi Nicolas Sarkozy. Président du parti Les Républicains à la Réunion, il pouvait difficilement aller contre son président national. Quoique d’autres aient eu ce courage en métropole… Dommage pour lui. Au moment où il s’est prononcé, il était évident que l’ancien président de la République allait retrouver son poste. Perdu !
On peut aussi comprendre que Nassimah Dindar et Jean-Paul Virapoullé aient opté pour Alain Juppé qui avait le soutien des centristes au travers de François Bayrou. Malheureusement pour eux, contrairement à ce qu’ils pensaient, ce n’est probablement pas lui que les électeurs désigneront dimanche prochain. Adieu veaux, vaches, cochons, couvées… Autrement dit, adieu à un portefeuille de secrétaire d’Etat ou de ministre pour Nassimah. Elle n’a décidément pas de chance.
Idem pour Thierry Robert. Lui qui a soutenu pendant 5 ans le gouvernement de François Hollande en votant servilement toutes les lois présentées par Manuel Valls, il a cru intelligent de trahir ses amis pour courir faire campagne pour Alain Juppé. Perdu ! Son poulain sera probablement battu dimanche prochain. Lui qui se voyait déjà ministre, ce ne sera pas pour cette fois-ci…
Mais le grand perdant de l’histoire est sans nul doute Didier Robert. Par amitié, il avait fait le bon choix dès le départ. Il avait opté pour François Fillon, à un moment où ses soutiens se comptaient sur les doigts d’une seule main. Malheureusement, à ce moment là? son poulain se débattait dans les profondeurs des sondages, au point qu’il a fini par paraître évident au président de Région qu’il n’avait aucune chance de finir ne serait-ce qu’à une place honorable. Dans le même temps, on imagine que Nicolas Sarkozy a dû manier la carotte et le bâton, comme il sait si bien le faire et comme les médias de métropole l’ont rapporté. D’un côté on laisse entendre que si tu me soutiens, tu pourrais peut-être, si le vent va dans le bons sens, si tu es gentil, te voir offrir un ministère. De l’autre, on te fait comprendre que si tu ne fais pas le bon choix, tu pourrais le payer très cher plus tard, si d’aventure le président du parti Les Républicains devenait président de la République…
On ne sait ce qui a le plus incité Didier Robert à tourner le dos -dans des conditions assez cavalières, il faut bien l’avouer- à François Fillon pour choisir au final l’ancien président de la République. Officiellement, il n’a fait ce choix que parce que Nicolas Sarkozy avait accepté de défendre le projet de développement de la Réunion bâti par les élus de Droite et du Centre, membres de la majorité régionale. Possible… Il n’en demeure pas moins que, ce faisant, il a tourné le dos au futur président de la République qui risque de s’en souvenir longtemps.
Pas bon pour Didier Robert et pas bon pour la Réunion…
Quand je vous disais que la politique, c’était l’art de faire les bons choix…