Nathan, 7 ans, est scolarisé au Tampon. « Il est en CP, classe dans laquelle il a été maintenu cette année faute d’acquisition des bases nécessaires pour le CE1 », explique la mère de famille, soulignant les difficultés de son enfant à se concentrer et à se repérer dans le temps et dans l’espace.
À la suite de consultations avec des professionnels (psychomotricien, orthophoniste, psychologue), un dossier a été présenté à la MDPH (Maison Départementale des Personnes handicapés) afin que l’enfant puisse bénéficier de l’aide d’une aesh (accompagnant d’élève en situation de handicap). Une commission a eu lieu en juin et la MDPH a notifié son accord pour une quotité hebdomadaire de 18h par semaine.
« Sauf qu’un mois après la rentrée, mon fils n’a toujours pas d’accompagnement. C’est aberrant », s’indigne-t-elle.
« Quand il rentre de l’école, il pleure »
« Alors que monsieur Macron prône pour un suivi individualisé de chaque enfant handicapé, la réalité est toute autre. J’ai contacté l’académie de la Réunion mais n’ai eu aucune réponse si ce n’est que le recrutement n’est pas prévu », regrette-t-elle.
Une situation qui n’est pas sans conséquences sur l’état de Nathan, forcément affecté. D’autant plus qu’il a vu son frère jumeau passer en CE1 et progresser, tandis que lui, faute d’accompagnement, stagne. « Quand il rentre de l’école il pleure. Parce qu’il n’a pas réussi, parce qu’il n’a pas compris », se désole-t-elle. « Il est en perte de confiance. C’est très dévalorisant pour lui. Il a besoin de quelqu’un à ses côtés ».
Déterminée à faire bouger les choses, Gaëlle Leblanc a envoyé une mise en demeure vendredi dernier au rectorat, et a fait une demande de requête d’injonction au tribunal administratif. « Ils ont l’obligation de lui apporter cette aide. La notification est effective dès sa délivrance ».
Contacté, le rectorat explique cette carence par « une procédure de recrutement très longue liée en raison du dispositif des contrats-aidés, dispositif compliqué à mettre en oeuvre« . « Au mieux, la procédure prend 1 mois et demi ou deux mois. Mais il y a toujours des aléas », est-il souligné. Une réception de la notification par le rectorat plus tardive par rapport à celle de la famille est également avancée.
En attendant, le petit Nathan continuera à aller à l’école dans des conditions qui ne lui sont pas favorables.