Environ cinquante enseignants manifestent depuis ce début après-midi devant le Rectorat dans le cadre du CTP (Comité technique paritaire) qui doit entériner l’affectation de plusieurs dizaines d’enseignants réunionnais vers les académies de Créteil et de Versailles. « A quoi ça sert de passer un concours si on préfère embaucher des vacataires ou des contractuels à notre place? », s’indigne Guillaume Aribaud, titulaire en EPS.
Six néo-titulaires réunionnais du concours d’enseignant à l’IUFM, ainsi qu’une quinzaine de titulaires solidaires, ont décidé de « squatter » le Rectorat, après s’être infiltrés dans le CTP pour faire part au Recteur de leur opposition à leur affectation vers la métropole, alors qu’ils sont titulaires du concours et qu’il y a des postes vacants à La Réunion. Des postes auxquels le Rectorat « préfère affecter des contractuels ou des vacataires », regrette Christian Picard, secrétaire départemental de la FSU également présent.
« On n’a pas besoin de ce folklore et de ce spectacle »
« On n’a pas besoin de ce folklore et de ce spectacle », a répondu le Recteur, lorsqu’un enseignant dont la mutation est prévue dans l’Académie de Créteil a fait part de sa requête à Mostafa Fourar. Le syndicaliste, Christian Picard, regrette ces propos, qu’il juge même « insultants » au regard de la demande des enseignants réunionnais qu’il considère légitime, surtout « lorsque certains ont déjà une famille », estime Jocelyn Cavillot de Solidaire-Réunion. « Ce n’est pas comparable aux enseignants de la métropole qui sont affectés à un département limitrophe et qui peuvent rentrer chez eux le week-end », insiste t-il.
« Ils resteront là jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée au cas par cas »
Les enseignants titulaires sont actuellement devant le Rectorat par solidarité avec leurs collègues. Ils sont venus prêter main forte aux six enseignants néo-titulaires qui comptent camper dans l’enceinte du Rectora, en leur apportant notamment des ravitaillements. « Ils resteront là jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée au cas par cas », indique Christian Picard. Mais ils risquent d’être expulsés à 18h, heure de fermeture du Rectorat…