La tension est montée ce matin devant le portail de la Cilam à Saint-Pierre. En piquet de grève depuis les aurores, les grévistes emmenés par la CGTR Sud et le SAFPTR ont vu débarquer « une cinquantaine de personnes sorties de Saint-Denis et arborant des tee-shirts de la marque Diego », explique, désabusé, un syndicaliste. Des salariés qui réclamaient le droit de travailler alors que les grévistes bloquaient l’accès à l’entreprise, ce qui a fini par provoquer un ralé-poussé.
« Ces personnes ont été manipulées par la direction de la Cilam pour casser notre barrage », affirme le syndicaliste. « Contrairement à nous, elles seront payées de leur journée », poursuit-il sur le même ton vindicatif. Selon le SAFPTR, ces employés du site de Saint-Denis seraient facilement manipulables par leur direction, étant en CDD ou en intérim. Une information que nous ne pouvons pas confirmer. Sollicitée pour contrebalancer ces affirmations, nous attendons une éventuelle réponse de la direction de la Cilam.
Selon les grévistes, qui restent campés devant les grilles de l’enceinte de transformation laitière et de jus de fruits, la tension est déjà beaucoup plus palpable que l’année dernière. Des vigiles sont postés sur place.
Si les grévistes ont laissé passer les camions-citerne ce matin, il n’en est désormais plus question.
La CGTR Sud et le SAFPTR ont débuté cette grève après la remise d’un rapport d’audit commandé l’année dernière et qui traduit la bonne santé du groupe Cilam mais dont les employés restent étrangement exclus.