Le clown suisse Grock est passé à la postérité pour son grand talent et son sens aiguisé de l’absurde : le tabouret se trouvant trop loin du piano à queue sur lequel il se propose de jouer, il entreprend de pousser le piano! Les humains agissent malheureusement trop souvent de la sorte. Ainsi un ado néerlandais suscite l’admiration des médias pour avoir réussi à mobiliser 100 personnes autour de son projet d’utiliser les courants marins pour piéger les plastiques que nous jetons dans la nature et qui finissent à la mer. La Seine, par exemple, en déverse 6 tonnes par jour dans la Manche et au niveau mondial les humains en déversent 12,5 millions de tonnes par an, 100 000 mammifères marins et 1 000 000 d’oiseaux en meurent chaque année. Au fil des ans le plastique se fragmente en micro-particules pathogènes et cancérigènes, la Méditerranée en contient aujourd’hui 250 milliards! Les amateurs de moules-frites en avalent 300 à chaque fois qu’ils succombent à leur péché mignon.
Alors, déplacer le piano c’est bien, mais si nous essayions un peu de rapprocher le tabouret? Les humains sont parfois capables de prouesses exceptionnelles, il y en a même qui arrête de fumer! Inutile d’attendre que la Ministre de l’environnement nous ponde son arrêté sur l’interdiction des sacs plastiques (durée moyenne d’utilisation avant de le jeter : 20 minutes). Allons-y, osons dire au bazardier, à la pharmacienne, au Journal, au Quotidien : « Pas de sac plastique s’il vous plaît, merci ».
Jean-Pierre Espéret